Caractère
Edgar, c'est un jeune home souriant qui vous accueille quand vous passez la porte de sa boutique, c'est un homme sur de lui quand il vous conseille sur votre instrument, c'est quelqu'un qui met une barrière entre le privé et le travail. Aussi, si vous venez en tant que client ou cliente, il sera tout à fait disposé à vous aider à trouver exactement ce qu'il vous faut. Si vous devenez trop familier, il sera poli, distant et vous tiendra à distance. Ce comportement est sans doute lié au fait qu'il avait rencontré sa femme sur son lieu de travail et ne désire pas reproduire les mêmes erreurs.
Secret, pas vraiment, il aime juste sa tranquillité, et travailler le bois, que ce soit pour une guitare ou pour un violoncelle, il mettra le même cœur à l'ouvrage. Appliqué, manuel, c'est un artiste qui créé de véritables œuvres avec un savoir jalousement gardé dans sa famille depuis des siècles presque.
Inventif, ce sont ses essaies qui ont rendu certains instruments de nouveau populaire, alliant la mécanique au bois. Il n'aime pas être dérangé, durant les heures de fermetures il rechigne à rouvrir et même si vous allongez un grand paquet d'argent il peut simplement vous fermer la porte au nez s'il considère qu'il a mieux à faire.
Soigneux, que ce soit la boutique ou chez lui, tout respire la propreté, et même un peu trop, c'est un maniaque qui ne se contrôle plus vraiment. La seule personne qui arrivait à le faire décrocher du travail ou du reste n'est plus de ce monde et il n'en parle jamais. Discret sur sa vie privé, il n'est pas du genre à étaler ses émotions et garde en général profondément en lui tout ce qui s'y rapporte.

Histoire

Il y a de cela presque trente naissait Edgar, au début du printemps, dans un endroit quelque peu étrange. Un placard n'est pas vraiment une zone d'accouchement vous me direz. Et bien en cela la faute à sa mère qui avait mal évalué les dates. Elle se trouvait alors à aider une amie chez des Grands, aidant au ménage précédant une réception d'envergure et s'était réfugié dans l'espace de rangement pensant qu'elle aurait le temps. Cependant Edgar étant son deuxième, il arriva assez vite, et passa donc les premières heures de sa vie caché au fond d'un panier en osier. Sa mère tint à terminer son travail avant de rentrer et c'est épuisé qu'elle regagna la maison familiale. Le prénom du bébé vint de l'homme que l'on célébrait ce jour là dans le domaine.
Voila pour la naissance quelque peu atypique du bébé, il grandit entouré de sa famille, les grands parents vivant sous le même toit que leurs enfants, tout le monde s’entraidait. Vous me direz s'il est le deuxième, il y a un aîné, c'était une fille, âgée d'un an de plus qu'Edgar, qui répondait à prénom de Margot. Les deux enfants s'entendaient aussi bien qu'un frère et une sœur peuvent l'être, avec son lot de disputes et de jalouseries bien vite étouffé par la justesse des punitions des parents. C'est dix ans plus tard que cela bascula, alors qu'Edgar allait sur ses dix ans, un hiver particulièrement rude arracha à la famille la mère des enfants. Cette perte anéantis le père des petits qui sombra dans l'alcoolisme, dans son métier, cela ne pardonna pas, quelques temps plus tard il chuta d'un échafaudage et décéda à son tour.
Les enfants se retrouvèrent sous le giron de leur grands parents, ceux-ci faisant de leur mieux pour les aider à surmonter la douleur.
Ils avaient été tous les deux chez le précepteur de quartier, leurs parents ayant payé avec d'autre la venu du professeur. Mais après cette perte, Edgar refusa d'y retourner, il préférait largement rester avec son grand père dans l'atelier que d'aller perdre son temps avec les autres enfants. C'est surtout qu'il voyait bien son parent fatiguer,e t qu'il voulait l'aider, se révélant innovateur et doué, son grand père insista pour qu'il termine au moins l'année en cour. C'est à reculons qu'Edgar s’exécuta, mais il décida que si c'était la dernière année il apprendrait tout ce qui était possible pour ne plus dépendre d'autres personnes. Il voyait bien le requin venir tous les ans pour les comptes de ses grands parents et mis à point d'honneur à ne jamais en dépendre.
Sa soeur elle adorait aller à l'école, non pas pour apprendre, bien qu'elle soit tout autant assidu que son frère, c'était surtout pour le professeur qu'elle ne manquait aucunes leçons. Le jour où le précepteur tomba malade ce fut d'ailleurs elle qui l'aida à se remettre, passant des journées entières à son chevet. Le temps passa, elle prit une place de bonne à tout faire pour aider les grands parents pendant qu'Edgar lui apprenait le difficile métier de Luthier. Il allait l'aider le soir, l'aidant autant qu'il le pouvait, parmi les autres collègues de travail de sa soeur se trouvait leur voisine ami d'enfance des jeunes gens. Un jour sa sœur lui demanda de le remplacer, un peu déçu de ne pas être à la cérémonie il accepta pourtant voulant avant tout le bonheur de sa soeur, et leur grand père la mènerait à l'autel. Bien qu'il aurait aimé en être il assura le poste de son aîné durant toute la journée et après tout il était avec Eloïne, cela ne pouvait que bien se passer.
Heureux pour son aînée, il la félicita et revint souvent l'aider quand il le pouvait pour passer du temps avec elle et la jeune fille qui rentrait d'ailleurs avec eux les soirées finies. C'est à leurs dix sept ans que les jeunes gens, après une cour honnête et respectueuse se marièrent à leurs tours. La cérémonie bien que petite fut très réussie et la jeune femme vint habiter auprès d'Edgar dans la maison familiale. Ils profitaient de leurs vies, avançant dans celle-ci et un heureux événement aurait été le bienvenu. Cependant, les années passaient, et aucun enfant ne venait à naître dans le foyer, les mauvaises langues commencèrent à répandre les calomnies. Surtout que le frère d'Eloïne passait beaucoup de temps à l'atelier avec Ed, appréciant le travail qu'il faisait et apportant des lots de métal usagé dont il savait que son ami trouverait une utilité. Edgar était quelque peu inquiet, si les moqueries et les méchancetés ne l’atteignaient pas il voyait bien que cela blessait Eloïne. Ils rencontrèrent des médecins, payant une fortune pour s'entendre dire qu'ils ne comprenaient pas pourquoi ils n'arrivaient pas à avoir d'enfants.
Peu à peu la femme du Luthier qui avait reprit la suite de son grand père, commença à dépérir, refusant de s'alimenter et s'isolant. Si les Dieux ne pouvaient rien pour elle, elle acheva son initiation commencée bien des années plus tôt et rentra dans la Kabale sans rien en dire à son mari. Elle sombra lentement et surement, de lassitude, de désespoir elle fit le geste fatidique, laissant derrière elle un mari éploré et inconsolable. Une fois la mise en bière faite, il rangea les affaires de sa défunte épouse et trouva une étrange statuette cachée dans un recoin de son armoire parmi ses habits. Il ignore toujours ce que cela signifie, et même s'il s'en doute refuse l'idée qu'elle ait tourné le dos aux Dieux, conservant ses soupçons au fond de lui et restant un croyant envers sa propre foi. Il ne rejette sur personne d'autre que lui la disparition de son épouse, se considérant comme le seul responsable pour ce drame de n'avoir pas su l'aider à dépasser leurs handicaps.
Aujourd'hui, bien cinq ans après la mort d'Eloïne, Edgar se refuse toujours à se réengager auprès d'une femme, préférant fréquenter des femmes d'un soir plutôt que de retrouver une vie familiale de nouveau. Passant tout son temps dans son atelier à travailler les instruments et les commandes qui arrivent toujours plus nombreuses au fur et à mesure que sa notoriété grandit au sein du milieu artistique.

Divers :  Il paraîtrait qu'il est maudit par les dieux à cause de son absence au mariage de sa sœur qui a épousé un homme bien plus vieux qu'elle.