Caractère : « La persévérance vient à bout de tout » mais « L’ambition détruit son hôte ». Deux maximes qui pourraient résumer en quelques mots le caractère de la Ministre de la Guerre. Car si la jeune femme usa de tout son intellect et de toute sa volonté pour se hisser sur les plus hautes marches, elle  perdit en chemin une partie de sa sensibilité et sa gaieté. Néanmoins, derrière ce visage se cache une des plus redoutables stratèges que l’Empire Ambrosien ai connu.
 
A la Cour, la Ministre est flegmatique, froide, distante vis-à-vis des autres Grands, excepté l’Impératrice. Réfléchie, calculatrice, elle ne parle jamais pour ne rien dire. Chaque mot, chacune de ses décisions semblent toujours réfléchies laissant transparaître un certain perfectionnisme, mais aussi une certaine maniaquerie.  Ce perfectionnisme s’exprime notamment via l’escrime, domaine dans lequel la jeune femme excelle et adore vaincre. Elle aime d'ailleurs beaucoup se mesurer à l'Impératrice en personne.
 
En privé, Estera s’ouvre davantage, reçoit, s’autorise à sourire, à banaliser, voir à fréquenter, apparaît comme plus humaine. Elle apprécie particulièrement recevoir les membres restants de sa famille et ses quelques amis, voir les autres Ministres avec qui elle est si dure à la Cour pour jouer avec eux à un des redoutables jeux de stratégie qu’elle possède.
 
Grande lectrice, la Ministre apprécie également passer son temps libre à lire et à étudier, même si ses lectures s’orientent le plus souvent vers des traités sur la Guerre et sur la vie animale. Loin de porter intérêt au domaine de la biologie, la stratège y trouve de redoutables idées, notamment dans l’étude des prédateurs.
 
Progressiste raisonnée, elle mise autant sur les enseignements du passé que sur les dernières innovations pour élaborer ses stratégies et moderniser l’armée. L’évolution est pour elle la condition sine qua non pour assurer à Ambrosia sa suprématie militaire.

Manquant tout de même parfois de sagesse, se laissant de temps à autre guidée par son instinct belliqueux, la Ministre souffre également d’une très légère paranoïa. En effet, elle considère les autres nations davantage comme des ennemis potentiels que comme des alliés, les plans de défense et d’invasions ayant depuis longtemps été pensés dans les moindres détails. Craignant pour sa sécurité, elle s’administre régulièrement des remèdes naturels et porte en toute circonstance une somptueuse rapière ornée.
 
La jeune guerrière sommeillant en elle est nostalgique de ces temps troublés où la guerre secoua le monde et rêve de pouvoir y prendre part un jour et ramener la paix. « Qui veut la paix, prépare la guerre ».
 
Sa loyauté au trône et à Ambrosia est inébranlable.
 

Histoire :
 
Le 15 Août 395 naissait Estera Black l'une des plus grands stratèges de l’Histoire d’ Ambrosia. Fille d'Officier Supérieur et de Naturaliste, elle vécut dans un cocon doré durant ses premières années. Bercée par les récits et les histoires militaires de son père, elle se destina petit à petit à marcher sur ses traces, malgré les réticences de sa mère. Intégrant l'école, les premiers mois d’études ne se déroulèrent pas comme espérés, la jeune fille rêvassant lors des leçons. Son père lui expliqua alors que rêver n'était pas une mauvaise chose, mais que ses études lui permettraient de réaliser ses rêves et surtout de faire la fierté de la famille. Aussitôt, les résultats d'Estera s'améliorèrent pour finalement atteindre des sommets.
 
A ses seize ans, la jeune fille intégra l'Académie Militaire. Assidue, déterminée, Estera s'avéra très prometteuse, se plaçant au sommet de sa promotion. Durant cette période, elle dut faire face à un certain machisme vis à vis de ses camarades de promotions. Néanmoins, les farces ne durèrent pas longtemps, redoutablement retournés contre leurs instigateurs. Sortant Majeur de sa promotion, elle poursuivit encore sa formation alors que ses camarades commencèrent leur carrière d'officier. La formation fonctionnant en alternance, Estera oscilla entre l'Académie et le terrain.
 
 
Extrait du journal d'Ordisum Blackfall, Général de l'Armée Impériale
« C'est au printemps que je découvris ce petit bout de femme alors que j'étais Colonel, cette officier encore à l'Académie qui venait de rejoindre notre bataillon. Estera Black. Sa réputation la précédait et on nous l'avait présenté comme très prometteuse. Voyez-vous ça. A peine arrivée, je l'envoyai donc à l'intendance quelques temps, histoire de la faire redescendre un peu sur terre. Je dois bien avouer que je ne m'attendais pas à ce qui suivit. Une semaine après sa prise de poste auprès de l'officier supérieur en charge de l'intendance, je reçu une demande de fonds. La somme étant relativement modeste, je décidai de l'accepter.
 
Un mois plus tard, alors qu'une sombre affaire de trafic me parvint, je décidai de convoquer toute la division à l'heure du repas. Sonnant le rassemblement, je fus surpris par la rapidité d'une des compagnies, cette dernière s'étant rassemblée en quelques minutes alors que les autres peinèrent à se réunir, les soldats tentant de finir leurs rations. Je remarquai alors un étrange sac en toile attaché au paquetage de cette compagnie. Demandant au capitaine de me l'apporter, j'y découvris quelques boites métalliques. Lorsque je lui demandais de quoi il s'agissait, il m'expliqua qu'il s'agissait de sa ration complète. Lorsque le rassemblement avait été sonné, il lui avait suffit de refermer sa boite la conservant pour plus tard et donc de rassembler sa compagnie très rapidement. 
 
J'appris alors auprès de l'officier responsable de l'intendance que l'idée lui avait été suggérée par la nouvelle arrivante. A la place de l'interminable file d'attente à l'heure du déjeuner, voilà que les soldats se virent diviser en compagnies pour aller chercher leur "ration": un sac en toile contenant le menu habituel conservé hermétiquement dans des boites métalliques réutilisables. Grâce à ce système, le moral des soldats était au plus haut, le repas pouvait être interrompu à tout moment en cas d'alerte et le ravitaillement était facilité. Je fis alors remonter l'idée jusqu'au Général. Progressivement, toute l'armée adopta ce système.
 
Quelques semaines plus tard, je plaçais Estera à mes côtés auprès du commandement comme il était convenu.
 
[...]
 
Je n'eus jamais à me plaindre d'Estera, même si son attitude me déstabilisa à de nombreuses reprises. La jeune femme était d'une froideur et d'un silence assourdissant. Je me souviens d'ailleurs d'une révolte que nous dûmes mater. Un noble se rebellant contre l'Impératrice s'était créer une petite armée de mercenaires dans son domaine fortifié. Lorsque nous établîmes les plans de bataille pour écraser l'ennemi, Estera demeura en retrait et sembla juger chacune de nos décisions du regard, jetant un froid dans l'assemblée. Un Colonel finit par s'emporter, invitant la jeune femme à nous faire partager son avis avec des propos inconvenants. Conservant sa froideur, Estera s'approcha du plan de bataille et réorganisa le déploiement des troupes. D'un ton monocorde, elle nous expliqua les avantages d'un tel déploiement dans les moindres détails, exploitant les faiblesses qu'elle avait décelé lors de la reconnaissance du champ de bataille. Une fois son exposé achevé, elle reprit sa place silencieusement. Quelques jours plus tard, la bataille se déroula selon son plan et sous sa direction. La victoire fut éclatante, les pertes minimes. Un succès qui remonta jusqu'au Général.
 
[...]
 
Au cours des mois qui suivirent, nous nous entretînmes régulièrement une fois le couvre feu sonné. Nous passâmes ainsi des heures à converser sur la tactique, l'organisation et l'histoire militaire. Je remarquai que la vision de cette jeune officier était bien différente de la mienne et de celle enseignée jusque-là. Ses idées étaient un subtil mélange entre passé et modernité. Elle m'avoua qu'elle s'intéressait beaucoup à la technologie qui représentait l'avenir de la guerre, mais émit quelques réserves à ce sujet. En effet, une technologie mal maitrisée n'apportait pas forcément la victoire dans une bataille, ni le nombre. Une armée ne pouvait triompher qu'avec une bonne organisation ainsi qu'une chaine de commandement efficace et compétente.
 
[...]
 
Le transfert d'Estera me fut annoncé un matin. Approchant de la fin de son cursus, elle fut envoyée dans un autre bataillon pour parfaire son expérience. Au cours de notre entrevue pour acter le transfert, elle me remercia pour les enseignements que j'avais pu lui dispenser. Je lui rendis les mêmes remerciements. Sa présence à mes côtés durant ces quelques années m'a beaucoup appris. Je pense que je lui dois en quelque sorte la place qui est la mienne aujourd'hui.»
 
 
Extrait du rapport de la bataille d'Erind du 03/12/420
« Mon Général, voici le rapport de la bataille qui s'est déroulée ce matin du trois décembre opposant nos troupes à celle du Baron Abraham Jarvis Worthington sur les hauteurs d'Erind:
 
Nous arrivâmes par le Sud en vue du Domaine Worthington et des hauteurs d'Erind à Dix-huit heure. Je fis stopper la troupe hors de portée des canons. Conformément à vos instructions, j'envoyai un émissaire au Domaine.
 
L'émissaire nous revint à Dix-neuf heure avec le refus du Baron quant à notre proposition de reddition honorable sous les premiers feux d'artillerie ennemi.
 
Fort d'environs deux-cents fusils et d'une quarantaine de canons, l'ennemi avait scindé ses forces en deux: une vingtaine de canons et environ cent-cinquante fusils occupait le Domaine fortifié; une vingtaine de canons et une cinquantaine de fusils avaient pris place sur la colline d'Erind jouxtant à l'Est le Domaine.
 
Fort de deux cents-fusils, cent cavaliers et vingt canons, la position de l'ennemi posté sur la colline la mettant hors de portée de notre artillerie et la nuit approchant, je dressai le camp, décidant de porter l'assaut au matin. Avant la tombé du jour, je confiai la mise en place des fortifications pour accueillir une batterie de brèche et deux contre-batteries au Lieutenant Gant, à l'Ouest du Domaine. L'ennemi fit donner le feu et blessa sept de nos sapeurs.
 
 A la tombé du jour, face au domaine, j’ordonnais aux sapeurs de creuser deux tranchées pour permettre à nos fusils de s'abriter de l'artillerie ennemie. Cette dernière tonna jusqu'à la fin du jour, blessant cinq de nos sapeurs. J'ordonnai le tir de boulets rouges au pied des tours Sud du Domaine.
 
Durant la nuit le Lieutenant Tod prit la tête d'une partie de cinquante cavaliers et d'une vingtaine de canonniers. Profitant du couvert de la forêt de Nelone, il prit place au Nord de la colline d'Erind. Une troupe et deux canons furent envoyés au Nord-Ouest pour prévenir une éventuelle retraite. Les tranchées et fortifications furent achevées au matin.
 
A Cinq heure, j’ordonnai le début de la bataille. Les batteries du Lieutenant Gant tonnèrent les premières, visant la tour Sud-Ouest du Domaine. L'ennemi répliqua maladroitement par manque de visibilité alors que nos canons firent mouches, guidés par la lueur des boulets rouges tirés la veille. 
 
A Sept heure, les canons ennemis de la colline tonnèrent et firent pleuvoir une pluie de feu sur nos tranchées. Je fis alors donner le reste de la cavalerie pour faire croire à l'ennemi la préparation d'un assaut sur sa position. Au même moment, conformément à mes ordres, le Lieutenant Tod attaqua la colline par le Nord. Prenant l'ennemi à revers, il décima les fusils et prit la position. Redirigeant les canons, il les fit tonner sur le Domaine.
 
A Onze heure, une brèche fut ouverte dans la tour Sud-Ouest par le Lieutenant Gant et j'ordonnai l'assaut. Nos fusils quittèrent leurs tranchées pour s'engouffrer dans la brèche. A midi, le drapeau blanc fut hissé au sommet du domaine faisant taire les canons ennemis. A Treize heure nous reçûmes le Baron qui signa l'acte de reddition.  
 
Au cours de cette bataille nous perdîmes deux canons, vingt fusils et quatre cavaliers et évacuèrent trente fusils et huit cavaliers. Les pertes ennemies à Quatorze heure firent état de quatre canons détruits, cent fusils morts, quarante fusils blessés, soixante prisonniers et la prise de trente-six canons. »
 
 
Extrait du compte rendu de la cérémonie montée en Grade du 20/04/426
« En ce jour, par sollicitation du Général des Armées [...] pour ses états de services, sa dévotion, ses succès et son indéfectible courage sur le champ de bataille [...] nous élevons, Estera Black, Commandant du huitième escadron de combat, au grade de Lieutenant-colonel. [...] Puisse la Grande Conceptrice et Kirya la guider encore davantage sur les chemins de la Victoire, pour la fierté de l'Impératrice et la gloire d'Ambrosia. »

 
Extrait du livre « Traité sur la Guerre » par le Lieutenant-colonel Estera Black
 
« Le courage et l'expérience  s'obtiennent de la manière d'armer, d'exercer et d'organiser le soldat […] Je ne dis pas que de pareilles troupes ne puissent être vaincues ; les armées d’Eskr l'ont été tant de fois ! Même l'armée d’Ambrosia n’a-t-elle pas perdu de batailles ? On voit donc qu'il est impossible d'organiser une armée de manière qu'on puisse compter qu'elle  ne  puisse  être  défaite.  Ainsi  les  hommes  si  sages qui la dirigent  ne  doivent  pas  mesurer l'inutilité d'un tel système à une défaite unique ; mais ils devraient se persuader que, comme on a été battu, on peut être également vainqueur et ne pas écarter les causes de la défaite. Car s'ils  voulaient  bien  rechercher  ces  causes,  ils constateraient qu'elles ne proviennent pas du vice de la mesure, mais bien qu'un tel ordre n'avait pas toute sa perfection. Ils devraient y remédier, non en blâmant l'ordonnance  en  elle-même,  mais  en  corrigeant  ses  défectuosités notamment par l’innovation telle que […] car celui qui manque d'invention ne  fut  jamais  un  grand  homme  dans  son  genre; et  si  l'invention  est  honorable  en toutes choses, c'est surtout à la guerre qu'elle est la source de la gloire… »


 
Lettre au Ministère des Armées, 17/09/430
« Mademoiselle Estera Black, Lieutenant-colonel à l'attention du Ministère des Armées,
 
Madame,Monsieur, par la présente, forte de mon expérience acquise au sein de notre noble Armée Impériale, je sollicite aujourd'hui un poste au sein de votre ministère. Au cours de mes années de service, j'ai pu [...] innovations aujourd'hui utilisées dans notre armée [...] victoires acquises et tactiques [...] dans l'intérêt de la patrie et du soldat [...]  fait le tour du champ de bataille [...] mes compétences et ma vision au service de votre ministère [...] nouvelle opportunité de servir Ambrosia [...] et c'est pourquoi je sollicite aujourd'hui un poste au sein de votre ministère.
 
Veuillez trouver ci-joint mes lettres de recommandations.
 
Dans l’attente de votre réponse, je vous prie d’agréer, Madame, Monsieur, l’expression de mes respectueux hommages. »
 
Lettre au Colonel retraité Andrew Black, 24/09/430
 
« Père, je tenais à vous informer que j'ai bien reçu vos dernières lettres. En manœuvre pendant quelques semaines, ces dernières restèrent en instance jusqu'à mon retour. A travers elles, j'ai pu suivre l'évolution alarmante de l'état de santé de Mère. Persuadée que vous ayez déjà pris toutes les dispositions nécessaires afin de lui assurer les meilleurs soins, je souhaitais néanmoins vous informer de ma défection auprès des Forces armées d'Ambrosia au profit d'un poste au Ministère des Armées. Ce dernier me permettra ainsi de rejoindre la Capitale et d'être plus proche de vous et de mère. Afin de vous épargner une lettre où vous ne manqueriez pas d'essayer de me dissuader d'une telle décision, sachez que ma défection et ma prise de poste sont déjà effectives. Je tiens cependant à vous rassurer. Même si la voie que j'ai choisi est différente, mon ambition demeure intacte. Il me tarde déjà de vous rejoindre et de vous faire part de mes nouveaux projets. Dans l'attente de vous revoir, je vous prie de transmettre à Mère tous mes vœux de rétablissement et de l'informer que je serais bientôt auprès d'elle.

Votre fille dévouée. »

 
Décret de l’Impératrice Lilith Ière de l’an 435
Par la présente, Estera Black Grande Secrétaire du Ministère des Armées est nommée Ministre des Armées de l’empire ambrosien. »
Lilith Ière du nom
 
 

Divers : - A publié de nombreux livres sur l'art militaire dont le célèbre "Traité sur la Guerre".
- Est connue à la Cour pour ne jamais avoir perdue une seule partie à un jeu de stratégie.
- Est connue pour sa paranoïa au sein de la Cour.
- Est connue pour échanger régulièrement à l'escrime avec l'Impératrice.
- Des rumeurs circulent à son sujet concernant une addiction à certains remèdes.