Informations
Les chroniques d’Ambrosia est un univers rpg Steampunk/Victorien, interdit aux moins de 18 ans, aux avatars réels en 400*250 px et qui ne vous demandera aucunminimum de ligne, ni d’activité. Notre forum a été ouvert le 22/01/2017 et fête ses 6 ans. Il est une création originale de Carmina et Valcret. Les Chroniques d’Ambrosiaest un forum rpg d’intrigues politiques et religieuses dans un univers semi-fantastique.
PERIODE DE JEU
été 440 AM
été 440 AM
Peuple - Auguste Shard - Journaliste
3 participants
Page 1 sur 2 • 1, 2
Mer 25 Oct 2017 - 21:05
Invité
Invité
SHARD Auguste
ft. Eddie Redmayne de Les Misérables
Surnom : Huth pour les amis proches ; Fouille-merde pour les autres
Âge : 30 ans
Métier : Journaliste
Nationalité et origines : Amethien
Situation conjugale : Célibataire
Culte : Ameth, par habitude; Taren, parce que l'habitude ne suffit pas toujours
Orientation sexuelle : Hétérosexuel
Groupe : Peuple
Âge : 30 ans
Métier : Journaliste
Nationalité et origines : Amethien
Situation conjugale : Célibataire
Culte : Ameth, par habitude; Taren, parce que l'habitude ne suffit pas toujours
Orientation sexuelle : Hétérosexuel
Groupe : Peuple
Carnation : Blanc
Taille : 1m84
Corpulence : Mince
Cheveux : Court, blond vénitien
Yeux : Bleus
Signe(s) distinctif(s) : Une cicatrice sur le flanc gauche, là où un couteau a malencontreusement perforé sa chair il y a six semaines. Auguste a failli y laisser la vie : la dure vie d’un journaliste un peu trop curieux.
Taille : 1m84
Corpulence : Mince
Cheveux : Court, blond vénitien
Yeux : Bleus
Signe(s) distinctif(s) : Une cicatrice sur le flanc gauche, là où un couteau a malencontreusement perforé sa chair il y a six semaines. Auguste a failli y laisser la vie : la dure vie d’un journaliste un peu trop curieux.
Caractère : On dit souvent de moi que je fourre mon nez partout, que je suis une sale fouine. C’est vrai. Je déteste laisser les choses en suspens. Je déteste quand les portes se ferment devant moi : dans ces cas-là, il me faut toujours trouver une fenêtre pour réussir à rentrer, quoi qu’en disent les gens. L’obstination est peut-être mon trait de caractère le plus évident. Dites-moi non, et je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour vous arracher un oui. Ne faites pas ces yeux-là. Non, je ne force pas les femmes à faire ce qu’elle me refusent, ou les vieux fortunés à me coucher sur leur testament, en aucun cas. Mon seul désir est de voir les vérités cachées éclater au grand jour, de libérer, par ma plume, ceux qui sont opprimés ou victimes d’une injustice.
Je suis doué pour ça. Déterrer les secrets et les mensonges, démêler le vrai du faux, comprendre ce qui se cache derrière les sourires ou les menaces. Je suis perspicace – il le faut, pour exercer mon métier. Ajoutez cela à un désir de justice, et vous comprendrez aisément pourquoi je dérange. J’aime déranger. Ça ne me fait pas peur, bien au contraire. Ceux qui ont peur ont des choses à se reprocher. D’aucuns appellent ça du courage, d’autres de la bêtise ou de l’entêtement, moi je n’y vois que le désir d’abattre toutes ces duperies, ces mesquineries et ces injustices.
La vérité, hélas, ne paye pas beaucoup. Le journalisme n’est pas une carrière très lucrative, et même si j’aime ce que je fais, je sais que je ne serai jamais riche de cette façon. Riches d’ennemis, peut-être... Quoi qu’il en soit, le simple fait de savoir que je peux enrayer la belle machinerie d’un salaud ou d’une harpie contribue à ma satisfaction. J’aime mon travail, et je le fais bien. Au moins, on ne m’enlèvera pas cela.
Et les femmes, dans tout cela ? Longtemps, ma dévotion envers Ameth m’a éloigné des considérations plus prosaïques telles que l’envie de fonder une famille. Les femmes ne me mettent pas mal à l’aise, mais l’idée d’avoir des relations plus abouties avec elles me laisse quelque peu... hésitant. Je peux leur sourire, les charmer – souvent pour obtenir les informations que je désire, car les femmes adorent parler – mais j’esquive toujours les rendez-vous galants. Non pas qu’elles me laissent indifférent mais... c’est compliqué.
Je suis doué pour ça. Déterrer les secrets et les mensonges, démêler le vrai du faux, comprendre ce qui se cache derrière les sourires ou les menaces. Je suis perspicace – il le faut, pour exercer mon métier. Ajoutez cela à un désir de justice, et vous comprendrez aisément pourquoi je dérange. J’aime déranger. Ça ne me fait pas peur, bien au contraire. Ceux qui ont peur ont des choses à se reprocher. D’aucuns appellent ça du courage, d’autres de la bêtise ou de l’entêtement, moi je n’y vois que le désir d’abattre toutes ces duperies, ces mesquineries et ces injustices.
La vérité, hélas, ne paye pas beaucoup. Le journalisme n’est pas une carrière très lucrative, et même si j’aime ce que je fais, je sais que je ne serai jamais riche de cette façon. Riches d’ennemis, peut-être... Quoi qu’il en soit, le simple fait de savoir que je peux enrayer la belle machinerie d’un salaud ou d’une harpie contribue à ma satisfaction. J’aime mon travail, et je le fais bien. Au moins, on ne m’enlèvera pas cela.
Et les femmes, dans tout cela ? Longtemps, ma dévotion envers Ameth m’a éloigné des considérations plus prosaïques telles que l’envie de fonder une famille. Les femmes ne me mettent pas mal à l’aise, mais l’idée d’avoir des relations plus abouties avec elles me laisse quelque peu... hésitant. Je peux leur sourire, les charmer – souvent pour obtenir les informations que je désire, car les femmes adorent parler – mais j’esquive toujours les rendez-vous galants. Non pas qu’elles me laissent indifférent mais... c’est compliqué.
Histoire : Ambrosia est une ville impitoyable. Vous le savez probablement déjà.On y survit comme on peut, surtout quand on n’a pas la chance de naître avec une cuillère en argent dans la bouche. C’était vrai vingt ans auparavant, et aujourd’hui, rien n’a changé.
Je suis né il y a trente ans à Ameth. Mes parents étaient de modestes entrepreneurs, des innovateurs croyant au développement possible d’un nouveau matériau de construction pour les habitations. Ils engloutissaient la moitié de leurs fonds dans leurs recherches, l’autre dans le développement de leur affaire. Courageux et travailleurs, ils aspiraient à plus d’opportunités, de richesses, de confort, mais tout cela, Ameth ne pouvait pas les leur apporter. Les prières à notre dieu elle-mêmes n’y changeaient rien. Il n’y avait pas de fortune à venir pour leur entreprise, ni pour eux, et quand je naquis, les finances de la famille étaient déjà dramatiques. Cela encouragea mon père à plus de mesure et de prudence, qui nous assurèrent pour quelques années un peu de répit.
Je ne garde aucun souvenir de mon pays d’origine, pour ne l’avoir finalement presque jamais connu... Cinq ans après ma naissance, ayant épongé leurs dettes et recouvré une somme de roues suffisante pour repartir sur de nouvelles bases, mes parents décidèrent de retenter leur chance ailleurs. Pliant armes et bagages, ils mirent le cap sur la tentaculaire Ambrosia. Les Amethiens n’ont guère d’affection pour leur lointaine voisine, mais elle offre parfois des opportunités que l’on ne peut refuser... même pour un Amethien. Comme beaucoup, mon père et ma mère y investirent tout ce qu’ils possédaient. Comme beaucoup, ils en perdirent le double. Ambrosia récompense l’audace, la volonté, l’espoir et le travail, mais seulement quand toutes les conditions sont réunies. Manquez d’un seul de ces éléments, et la cité vous dévore dans ses mâchoires de fonte et de fer. L’audace, mes parents l’avaient perdue à Ameth. Les affaires périclitaient, mais plus ils perdaient d’argent, plus ils s’entêtaient. Vous ai-je dit que j’étais obstiné ? Ce trait de caractère me vient d’eux, dirait-on.
J’eus, pour ma part, la chance de suivre des cours dans une excellente école. Aussi bornés que furent mes parents, je dois à leur opiniâtreté toute l’instruction que je reçus. : littérature, mathématiques, histoire, géographie et même sciences. Grands adorateurs d’Ameth, mes parents n’abandonnèrent jamais leur foi. Je ne dérogeais pas à mes propres dévotions, au point d’envisager, du haut de mes huit ans, de rentrer au pays pour entrer dans le cléricat. Mon père et ma mère, néanmoins, rejetaient cette idée : cela aurait signifié pour eux de tout abandonner une nouvelle fois, pour rentrer au pays qui ne leur avait rien offert, sinon la ruine. Qui plus est, il semblait que je disposais d’une intelligence et d’une envie d’apprendre prometteuses. Auraient-ils pu soutenir mon choix alors qu’un autre avenir, sans doute plus glorieux et fortuné que le leur, m’attendait peut-être ici, à Ambrosia ? Non, bien sûr que non. Alors, bien sûr, l’enfant que j’étais se plia à cette décision irrévocable.
J’étudiais donc, encore et encore, travaillant comme livreur de journaux le matin et ouvreur de théâtre le soir, afin de soulager mes parents du fardeau que je représentais. Au sortir de l’enfance, je rencontrai celui qui deviendrait bientôt mon mentor : Paul Hardings, professeur de littérature. Ce fut lui, sans conteste, qui aida à développer mon goût pour la lecture, la politique, la philosophie. Le peu de temps libre qu’il me restait se remplissait de mes dévotions envers Ameth.
À dix-sept ans, mon premier diplôme en poche, je fus admis à l’université d’Ambrosia. Mon rêve religieux m’avait quitté – mais pas ma foi –, pour une soif de connaissance jamais assouvie. Je voulais tout savoir, tout apprendre, tout découvrir. Les journaux que j’apportais, je les dévorais tous ; les pièces jouées le soir, je les regardais toutes. Je me passionnais pour les nouvelles du pays et du monde extérieures, la politique, l’art de la comédie – dans tous les sens du terme – et les négociations. Avec Paul Hardings, qui n’était plus mon professeur, alors, j’entretenais une correspondance nourrie sur les dernières actualités. S’il se plaisait à philosopher, je débusquais les failles, les demi-vérités, les mensonges cachés dans les témoignages et les interviews.
Je suivis ainsi trois années passionnantes en études de lettres, espérant être un jour agrégé et tenir une chaire dans cette même université. Hélas, la vie et son injustice se rappelèrent brutalement à moi. C’était un matin de printemps, juste au sortir de l’hiver, quand le temps est encore incertain et qu’il hésite entre une douceur de saison et un relent de tempête de février.
Il y avait dans le quartier une vieille femme à qui je livrai, chaque matin, l’édition quotidienne de la Tribune Ambrosienne. Mrs Tremell ne lisait jamais le journal ; c’était une habitude de son mari, décédé deux ans plus tôt, qu’elle n’avait conservée que parce qu’elle appréciait ma visite chaque jour. Le matin, elle m’offrait l’exemplaire de son quotidien et deux biscuits au beurre, contre un sourire et quelques minutes de conversation sur la pluie et le beau temps. Je lui rappelais, disait-elle, ce cher Ernest dans sa jeunesse – et le pétillement de ses yeux verts me disait que ce cher Ernest devait être un sacré polisson, à vingt ans.
Ce matin-là, Mrs Tremell m’offrit son journal et ses scones, et je m’apprêtais à lui tenir mes trois minutes de bavardage, quand mon regard se posa sur la une de la Tribune Ambrosienne.
L’Impérieuse, le fleuron de la flotte commerçante d’Ambrosia ! L’Impérieuse, qui dénombrait des dizaines de milliers de milles à ses compteurs, qui avait affronté des cyclones, des icebergs et des pirates, avait perdu la lutte contre une modeste tempête de printemps... avec mes parents à son bord. J’avais vingt ans. L’impression que je venais de tout perdre me submergea.
Il me fallut du temps pour refaire surface. J’abandonnai mes études, mes espoirs, mes rêves. Comme si j’avais moi-même mis le pied sur le pont de l’Impérieuse, j’étais comme un naufragé en terre étrangère, moi qui avais passé plus de temps dans l’Empire de Vapeur qu’à Ameth. Je maudis le nom de mon dieu, Lui reprochant le drame qui me frappait. Pourquoi n’avait-Il pas préservé mes parents ? Pourquoi avait-il fallu que ça tombe sur eux ? Pourquoi même ne les avait-Il jamais aidés, eux qui avaient travaillé si dur, toute leur vie, pour essayer d’avoir une vie plus douce ? Soudain, je haïssais ce dieu qui n’y était pour rien, et me retrouvais vide et seul. Mes parents m’avaient légué leurs dettes et une affaire en ruine, dont je ne savais que faire. Mrs Tremell ne me vit plus jamais à sa porte le matin. Les lettres de Mr Hardings restèrent sans réponse.
Ce fut pourtant par lui que vint mon salut. Inquiété par mon silence, il me rendit visite à l’adresse qu’il possédait, et me trouva tel que l’annonce de la mort de mes parents m’avait laissé : inerte, éteint, désespéré. Par amitié, par affection, mon vieux professeur me vint en aide. Les papiers que j’avais entassés dans un coin, il les traita, un à un, avec la patience d’un moine et l’efficacité d’une secrétaire. Les dettes dont j’étais l’heureux détenteur, il les régla – mes maigres protestations furent couvertes par un énergique « Vous me rembourserez plus tard ». Puis il me fit sortir, me parla des dernières nouvelles, des dernières innovations, et par toutes ses attentions, me ramena à la vie.
J’ignorais que faire, à présent. Les dettes qu’il avait réglées, je voulais m’en acquitter, mais avec quel argent ? Il me fallait un travail, mais j’avais toujours étudié et étais bien incapable de me servir de mes mains. Je n’aimais que quelques choses : ces journaux que je livrais autrefois, ces nouvelles que je décortiquais, ces lignes entre lesquelles je lisais. Et alors que je dépliai, pour la première fois depuis des mois, l’édition quotidienne de la Tribune Ambrosienne, je me rendis compte, non sans un certain étonnement, que tout ce que j’avais fait jusqu’à présent – et tout ce que Hardings avait fait – m’avait mené là, à cet instant, devant cette une, ces illustrations et ces colonnes. Je voulais être journaliste.
Dès lors, tout me sembla clair et net, à partir de cet instant. Je furetai à la recherche de mes premiers papiers, que je vendis pour quelques roues d’argent à diverses feuilles de choux. Mon nom apparut peu à peu dans les pages des hebdomadaires, puis des quotidiens. Page vingt-trois. Page dix-huit. Page douze. Page neuf. Page six. Page quatre. Mois après mois, année après année, je fis tout ce que je savais faire, tout ce que j’aimais faire, et découvrit ce que je voulais réellement être. Les injustices, sous toutes leurs formes, me révoltaient. Des travailleurs tombaient malades dans une usine ? C’était un sujet pour moi. Des automates blessaient leurs propriétaires en raison de dysfonctionnements ? C’était un sujet pour moi. Un politicien trafiquait avec les contrebandiers pour asseoir sa domination sur un quartier de la ville ? C’était encore et toujours pour moi. Un dignitaire bien placé s’amusait avec les petits garçons de ses connaissances ? Aucun doute : c’était mon dossier. Je ne craignais rien, ni personne. Traquer les mensonges, enquêter sur une affaire enterrée par les gendarmes, dévoiler une machination, un crime, tout était de mon ressort. Mon nom devint synonyme de scoop. Peu à peu, Ameth, mon dieu bien-aimé, changea de visage, et c’est son aspect de Taren que je commençais à vénérer. Mettre les mains dans la fange pour en sortir les secrets les plus honteux ne me dérangeait pas, bien au contraire : j’adorais ça. « Fouille-merde », disait la maréchaussée en riant sous cape. Peu importe. Ça m’allait bien.
Longtemps, je restais sans attache afin de garder mon indépendance, jusqu’à ce que mon obstination et ma soif de justice parviennent aux oreilles d’un quotidien libre de toute influence dans la sphère ambrosienne – une rareté, cela va sans dire. Les Échos de Vapeur me proposèrent un contrat, le genre qu’on ne peut pas refuser. Je le signai sans hésiter. Des revenus fixes, la protection d’un grand journal, une carte de presse à exhiber en cas de problème... Que demander de mieux ?
Ambrosia regorge de secret. Vos voisins, vos amis, vous... Tout le monde en a. S’ils sont condamnables, je les trouverai, et toutes les roues de l’Empire de Vapeur ne suffiront pas à me faire taire.
Je suis né il y a trente ans à Ameth. Mes parents étaient de modestes entrepreneurs, des innovateurs croyant au développement possible d’un nouveau matériau de construction pour les habitations. Ils engloutissaient la moitié de leurs fonds dans leurs recherches, l’autre dans le développement de leur affaire. Courageux et travailleurs, ils aspiraient à plus d’opportunités, de richesses, de confort, mais tout cela, Ameth ne pouvait pas les leur apporter. Les prières à notre dieu elle-mêmes n’y changeaient rien. Il n’y avait pas de fortune à venir pour leur entreprise, ni pour eux, et quand je naquis, les finances de la famille étaient déjà dramatiques. Cela encouragea mon père à plus de mesure et de prudence, qui nous assurèrent pour quelques années un peu de répit.
Je ne garde aucun souvenir de mon pays d’origine, pour ne l’avoir finalement presque jamais connu... Cinq ans après ma naissance, ayant épongé leurs dettes et recouvré une somme de roues suffisante pour repartir sur de nouvelles bases, mes parents décidèrent de retenter leur chance ailleurs. Pliant armes et bagages, ils mirent le cap sur la tentaculaire Ambrosia. Les Amethiens n’ont guère d’affection pour leur lointaine voisine, mais elle offre parfois des opportunités que l’on ne peut refuser... même pour un Amethien. Comme beaucoup, mon père et ma mère y investirent tout ce qu’ils possédaient. Comme beaucoup, ils en perdirent le double. Ambrosia récompense l’audace, la volonté, l’espoir et le travail, mais seulement quand toutes les conditions sont réunies. Manquez d’un seul de ces éléments, et la cité vous dévore dans ses mâchoires de fonte et de fer. L’audace, mes parents l’avaient perdue à Ameth. Les affaires périclitaient, mais plus ils perdaient d’argent, plus ils s’entêtaient. Vous ai-je dit que j’étais obstiné ? Ce trait de caractère me vient d’eux, dirait-on.
J’eus, pour ma part, la chance de suivre des cours dans une excellente école. Aussi bornés que furent mes parents, je dois à leur opiniâtreté toute l’instruction que je reçus. : littérature, mathématiques, histoire, géographie et même sciences. Grands adorateurs d’Ameth, mes parents n’abandonnèrent jamais leur foi. Je ne dérogeais pas à mes propres dévotions, au point d’envisager, du haut de mes huit ans, de rentrer au pays pour entrer dans le cléricat. Mon père et ma mère, néanmoins, rejetaient cette idée : cela aurait signifié pour eux de tout abandonner une nouvelle fois, pour rentrer au pays qui ne leur avait rien offert, sinon la ruine. Qui plus est, il semblait que je disposais d’une intelligence et d’une envie d’apprendre prometteuses. Auraient-ils pu soutenir mon choix alors qu’un autre avenir, sans doute plus glorieux et fortuné que le leur, m’attendait peut-être ici, à Ambrosia ? Non, bien sûr que non. Alors, bien sûr, l’enfant que j’étais se plia à cette décision irrévocable.
J’étudiais donc, encore et encore, travaillant comme livreur de journaux le matin et ouvreur de théâtre le soir, afin de soulager mes parents du fardeau que je représentais. Au sortir de l’enfance, je rencontrai celui qui deviendrait bientôt mon mentor : Paul Hardings, professeur de littérature. Ce fut lui, sans conteste, qui aida à développer mon goût pour la lecture, la politique, la philosophie. Le peu de temps libre qu’il me restait se remplissait de mes dévotions envers Ameth.
À dix-sept ans, mon premier diplôme en poche, je fus admis à l’université d’Ambrosia. Mon rêve religieux m’avait quitté – mais pas ma foi –, pour une soif de connaissance jamais assouvie. Je voulais tout savoir, tout apprendre, tout découvrir. Les journaux que j’apportais, je les dévorais tous ; les pièces jouées le soir, je les regardais toutes. Je me passionnais pour les nouvelles du pays et du monde extérieures, la politique, l’art de la comédie – dans tous les sens du terme – et les négociations. Avec Paul Hardings, qui n’était plus mon professeur, alors, j’entretenais une correspondance nourrie sur les dernières actualités. S’il se plaisait à philosopher, je débusquais les failles, les demi-vérités, les mensonges cachés dans les témoignages et les interviews.
Je suivis ainsi trois années passionnantes en études de lettres, espérant être un jour agrégé et tenir une chaire dans cette même université. Hélas, la vie et son injustice se rappelèrent brutalement à moi. C’était un matin de printemps, juste au sortir de l’hiver, quand le temps est encore incertain et qu’il hésite entre une douceur de saison et un relent de tempête de février.
Il y avait dans le quartier une vieille femme à qui je livrai, chaque matin, l’édition quotidienne de la Tribune Ambrosienne. Mrs Tremell ne lisait jamais le journal ; c’était une habitude de son mari, décédé deux ans plus tôt, qu’elle n’avait conservée que parce qu’elle appréciait ma visite chaque jour. Le matin, elle m’offrait l’exemplaire de son quotidien et deux biscuits au beurre, contre un sourire et quelques minutes de conversation sur la pluie et le beau temps. Je lui rappelais, disait-elle, ce cher Ernest dans sa jeunesse – et le pétillement de ses yeux verts me disait que ce cher Ernest devait être un sacré polisson, à vingt ans.
Ce matin-là, Mrs Tremell m’offrit son journal et ses scones, et je m’apprêtais à lui tenir mes trois minutes de bavardage, quand mon regard se posa sur la une de la Tribune Ambrosienne.
« L’IMPERIEUSE SOMBRE AU LARGE D’ESKR »
L’Impérieuse, le fleuron de la flotte commerçante d’Ambrosia ! L’Impérieuse, qui dénombrait des dizaines de milliers de milles à ses compteurs, qui avait affronté des cyclones, des icebergs et des pirates, avait perdu la lutte contre une modeste tempête de printemps... avec mes parents à son bord. J’avais vingt ans. L’impression que je venais de tout perdre me submergea.
Il me fallut du temps pour refaire surface. J’abandonnai mes études, mes espoirs, mes rêves. Comme si j’avais moi-même mis le pied sur le pont de l’Impérieuse, j’étais comme un naufragé en terre étrangère, moi qui avais passé plus de temps dans l’Empire de Vapeur qu’à Ameth. Je maudis le nom de mon dieu, Lui reprochant le drame qui me frappait. Pourquoi n’avait-Il pas préservé mes parents ? Pourquoi avait-il fallu que ça tombe sur eux ? Pourquoi même ne les avait-Il jamais aidés, eux qui avaient travaillé si dur, toute leur vie, pour essayer d’avoir une vie plus douce ? Soudain, je haïssais ce dieu qui n’y était pour rien, et me retrouvais vide et seul. Mes parents m’avaient légué leurs dettes et une affaire en ruine, dont je ne savais que faire. Mrs Tremell ne me vit plus jamais à sa porte le matin. Les lettres de Mr Hardings restèrent sans réponse.
Ce fut pourtant par lui que vint mon salut. Inquiété par mon silence, il me rendit visite à l’adresse qu’il possédait, et me trouva tel que l’annonce de la mort de mes parents m’avait laissé : inerte, éteint, désespéré. Par amitié, par affection, mon vieux professeur me vint en aide. Les papiers que j’avais entassés dans un coin, il les traita, un à un, avec la patience d’un moine et l’efficacité d’une secrétaire. Les dettes dont j’étais l’heureux détenteur, il les régla – mes maigres protestations furent couvertes par un énergique « Vous me rembourserez plus tard ». Puis il me fit sortir, me parla des dernières nouvelles, des dernières innovations, et par toutes ses attentions, me ramena à la vie.
J’ignorais que faire, à présent. Les dettes qu’il avait réglées, je voulais m’en acquitter, mais avec quel argent ? Il me fallait un travail, mais j’avais toujours étudié et étais bien incapable de me servir de mes mains. Je n’aimais que quelques choses : ces journaux que je livrais autrefois, ces nouvelles que je décortiquais, ces lignes entre lesquelles je lisais. Et alors que je dépliai, pour la première fois depuis des mois, l’édition quotidienne de la Tribune Ambrosienne, je me rendis compte, non sans un certain étonnement, que tout ce que j’avais fait jusqu’à présent – et tout ce que Hardings avait fait – m’avait mené là, à cet instant, devant cette une, ces illustrations et ces colonnes. Je voulais être journaliste.
Dès lors, tout me sembla clair et net, à partir de cet instant. Je furetai à la recherche de mes premiers papiers, que je vendis pour quelques roues d’argent à diverses feuilles de choux. Mon nom apparut peu à peu dans les pages des hebdomadaires, puis des quotidiens. Page vingt-trois. Page dix-huit. Page douze. Page neuf. Page six. Page quatre. Mois après mois, année après année, je fis tout ce que je savais faire, tout ce que j’aimais faire, et découvrit ce que je voulais réellement être. Les injustices, sous toutes leurs formes, me révoltaient. Des travailleurs tombaient malades dans une usine ? C’était un sujet pour moi. Des automates blessaient leurs propriétaires en raison de dysfonctionnements ? C’était un sujet pour moi. Un politicien trafiquait avec les contrebandiers pour asseoir sa domination sur un quartier de la ville ? C’était encore et toujours pour moi. Un dignitaire bien placé s’amusait avec les petits garçons de ses connaissances ? Aucun doute : c’était mon dossier. Je ne craignais rien, ni personne. Traquer les mensonges, enquêter sur une affaire enterrée par les gendarmes, dévoiler une machination, un crime, tout était de mon ressort. Mon nom devint synonyme de scoop. Peu à peu, Ameth, mon dieu bien-aimé, changea de visage, et c’est son aspect de Taren que je commençais à vénérer. Mettre les mains dans la fange pour en sortir les secrets les plus honteux ne me dérangeait pas, bien au contraire : j’adorais ça. « Fouille-merde », disait la maréchaussée en riant sous cape. Peu importe. Ça m’allait bien.
Longtemps, je restais sans attache afin de garder mon indépendance, jusqu’à ce que mon obstination et ma soif de justice parviennent aux oreilles d’un quotidien libre de toute influence dans la sphère ambrosienne – une rareté, cela va sans dire. Les Échos de Vapeur me proposèrent un contrat, le genre qu’on ne peut pas refuser. Je le signai sans hésiter. Des revenus fixes, la protection d’un grand journal, une carte de presse à exhiber en cas de problème... Que demander de mieux ?
Ambrosia regorge de secret. Vos voisins, vos amis, vous... Tout le monde en a. S’ils sont condamnables, je les trouverai, et toutes les roues de l’Empire de Vapeur ne suffiront pas à me faire taire.
Divers : ϫ Auguste se plaît à dire que le contrat des Échos était trop juteux pour le laisser passer. Certaines rumeurs disent que le journaliste a en réalité déterré une affaire beaucoup trop grosse, même pour lui, et a dû rechercher la protection d’un grand quotidien pour échapper aux menaces qui pesaient sur lui.
ϫ Son plus grand coup d’éclat est d’avoir révélé l’attirance de Castellius de Val-Moret, premier secrétaire du ministre des Affaires Étrangères de l’Empire de Vapeur, envers les garçons de moins de dix ans. Cette annonce a eu l’effet d’une bombe et a soulevé l’indignation populaire.
ϫ Il adore se faire inviter dans les soirées mondaines. Quand les Echos envisagent d’envoyer quelqu’un couvrir un gueuleton de la haute société, Auguste est toujours volontaire. Et il semblerait que les personnalités les plus en vues ne soient pas toutes à l’aise en sa présence...
ϫ Il a été agressé trois fois au cours de sa carrière de journaliste. La première a été un coup de poing qui s’est soldé par une amende en sa faveur. La deuxième a été un passage à tabac en règle, dans une ruelle sombre, par deux hommes qui furent identifiés deux semaines plus tard. La troisième, enfin, fut un coup de couteau dans le flanc, il y a six semaines. Les gens n’aiment pas qu’on fouille dans leurs secrets... Y aurait-il un lien avec son contrat signé aux Échos quelques mois plus tôt ? La coïncidence est troublante...
ϫ Son plus grand coup d’éclat est d’avoir révélé l’attirance de Castellius de Val-Moret, premier secrétaire du ministre des Affaires Étrangères de l’Empire de Vapeur, envers les garçons de moins de dix ans. Cette annonce a eu l’effet d’une bombe et a soulevé l’indignation populaire.
ϫ Il adore se faire inviter dans les soirées mondaines. Quand les Echos envisagent d’envoyer quelqu’un couvrir un gueuleton de la haute société, Auguste est toujours volontaire. Et il semblerait que les personnalités les plus en vues ne soient pas toutes à l’aise en sa présence...
ϫ Il a été agressé trois fois au cours de sa carrière de journaliste. La première a été un coup de poing qui s’est soldé par une amende en sa faveur. La deuxième a été un passage à tabac en règle, dans une ruelle sombre, par deux hommes qui furent identifiés deux semaines plus tard. La troisième, enfin, fut un coup de couteau dans le flanc, il y a six semaines. Les gens n’aiment pas qu’on fouille dans leurs secrets... Y aurait-il un lien avec son contrat signé aux Échos quelques mois plus tôt ? La coïncidence est troublante...
Date de naissance : Ne parlons pas des sujets qui fâchent
Double compte : Non
Où nous as-tu trouvé? : Via PRD
Commentaire : J’adoooooore l’ambiance, le thème, le style ! Vive le steam !
Double compte : Non
Où nous as-tu trouvé? : Via PRD
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Mer 25 Oct 2017 - 21:12
Lilith de Choiseul
Impératrice de vapeur
Nationalité : Ambrosienne
Messages : 4234
Date d'inscription : 14/01/2017
Messages : 4234
Date d'inscription : 14/01/2017
Han je suis tellement heureuse de voir ce pv pris! *-*
BIENVENUE parmi nous Auguste \o/
BIENVENUE parmi nous Auguste \o/
Mer 25 Oct 2017 - 22:35
Invité
Invité
Bienvenue ! Très bon choix c'était mon premier d'origine, mais les yeux et les cheveux collaient pas xD
Bon courage pour ta fiche ^^
Bon courage pour ta fiche ^^
Mer 25 Oct 2017 - 23:07
Invité
Invité
Bienvenue parmi nous. =)
Mer 25 Oct 2017 - 23:24
Invité
Invité
Merci à vous !
Mer 25 Oct 2017 - 23:51
Invité
Invité
Bienvenue Auguste
Mer 25 Oct 2017 - 23:51
Everard Zullheimer
Premier serviteur d'Ameth en Ambrosia
Nationalité : Amethien
Messages : 1566
Date d'inscription : 14/04/2016
Messages : 1566
Date d'inscription : 14/04/2016
Bienvenue parmi nous, Auguste !
Si tu as des questions, n'hésite pas, je serai ravi de t'aider à trouver des réponses ! ^^
Si tu as des questions, n'hésite pas, je serai ravi de t'aider à trouver des réponses ! ^^
Jeu 26 Oct 2017 - 1:07
Invité
Invité
Merci merci ! J'ai hâte de pouvoir venir fouiller dans vos petits secrets !
Jeu 26 Oct 2017 - 1:45
Invité
Invité
Bienvenue Monsieur le... journaliste... Argh...
Des secrets ici il y en a plein tu as l'embarras du choix ! Amuse-toi bien !
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Jeu 26 Oct 2017 - 9:35
Everard Zullheimer
Premier serviteur d'Ameth en Ambrosia
Nationalité : Amethien
Messages : 1566
Date d'inscription : 14/04/2016
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Bonjour August(us Gloop) ! Je me charge de toi de suite !
Dans l’ensemble, j’aime beaucoup ta fiche, mais il y a quelques choses que je vais te demander de revoir :
- Je ne comprends pas pourquoi tu parles de cuillère en argent, le protectorat n’ayant pas de noblesse^^
- Ambrosia… tu survend sa réputation au sein di protectorat… pour les Amethiens, c’est davantage un empire païen qu’une glorieuse ville ^^
- Il n’y a pas de marrons au protectorat, et poas d’hiver non plus, le climat y est davantage comme dans le croissant fertile ! ^^
- Il n’aurait pas pu entrer dans les ordres du protectorat… il était trop vieux à cette décision… cette décision se fait quand le gosse a moins de dix ans… ^^
Il s’agit, certes, surtout de détail, mais j’aimerai des réponses, tout comme à cette question : au final, il renie Ameth, non ? Enfin, c’est mon impression, à ce que je lis ^^’
Sinon, pour le reste, je n’ai rien à ajouter en soi, on voit que tu as travaillé le personnage et assez bien compris le PV, ça nous fait très plaisir !
Dernier truc qui me vient : Nemrod est très versé dans les secrets, alors le coup du secrétaire du ministre des affaires étrangères… Nemrod ne l’aurait pas laissé passer… Il aurait fait « disparaitre » le bonhomme avant même sa nomination. Enfin, pour ce point, attendons que le joueur de Nemrod me dise ce qu’il en pense ^^
Dans l’ensemble, j’aime beaucoup ta fiche, mais il y a quelques choses que je vais te demander de revoir :
- Je ne comprends pas pourquoi tu parles de cuillère en argent, le protectorat n’ayant pas de noblesse^^
- Ambrosia… tu survend sa réputation au sein di protectorat… pour les Amethiens, c’est davantage un empire païen qu’une glorieuse ville ^^
- Il n’y a pas de marrons au protectorat, et poas d’hiver non plus, le climat y est davantage comme dans le croissant fertile ! ^^
- Il n’aurait pas pu entrer dans les ordres du protectorat… il était trop vieux à cette décision… cette décision se fait quand le gosse a moins de dix ans… ^^
Il s’agit, certes, surtout de détail, mais j’aimerai des réponses, tout comme à cette question : au final, il renie Ameth, non ? Enfin, c’est mon impression, à ce que je lis ^^’
Sinon, pour le reste, je n’ai rien à ajouter en soi, on voit que tu as travaillé le personnage et assez bien compris le PV, ça nous fait très plaisir !
Dernier truc qui me vient : Nemrod est très versé dans les secrets, alors le coup du secrétaire du ministre des affaires étrangères… Nemrod ne l’aurait pas laissé passer… Il aurait fait « disparaitre » le bonhomme avant même sa nomination. Enfin, pour ce point, attendons que le joueur de Nemrod me dise ce qu’il en pense ^^
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