Caractère :
Jamais Hélène ne s'énerve, jamais elle ne déteste. Elle semble toujours emplie de compassion, d'empathie.
Elle reste douce avec chacun qu'importe le comportement que la personne en face aurait envers elle. Elle reste impassible face à la haine et aimante.

Elle espérerait pouvoir protéger Lilith du monde. Monde qui ne lui sied plus guère, monde qui l’empêche d'être avec sa bien aimé, monde qui l'a trahi. Trop de fois.
Cela fait maintenant plus de dix ans qu'elle est éprise de l'impératrice.
Dix ans qu'elle espère que celle-ci ouvrira les yeux sur elles, sur leur amour, leur complicité et qu'elle assumera devant son peuple cette relation si pure.
Dix ans de déception.
Si elle est devenue la favorite de Lilith, cela ne va pas plus loin.
Depuis le mariage avec Elrich un pan de leur relation s'est brisé, laissant Hélène nostalgique. Parfois, pendant des heures, elle se tient assise dans son grand fauteuil blanc en face de la cheminée de sa chambre, une tasse de thé à la main repensant à cette histoire.
Au déclin plutôt qu'à l'apogée.

Si ses pensées sont le plus souvent occupées par l'être aimée, elle est aussi passionnée par le théâtre . Il prend une importante place dans son cœur. Elle qui n'adore pas le monde tel qu'il lui est présenté lorsqu'elle crée des pièces peut ainsi se détacher de ce fatalisme qui la guette et penser que peut être ce qu'elle fait permettrait à des gens comme elle de regagner un peu d'espoir, de réfléchir sur leur condition. Ce n'est pas une rebelle accomplie pour autant. Les lois sont nécessaires à une bonne société seulement il y a , à un son sens, un clivage trop grand entre les différentes strates sociales du pays.
Parfois quelques pamphlet anonyme sur la coure du palais sont criés dans les quartiers plus pauvres, cela ne plait pas à  Elrich et sa femme.
Mais notre jeune femme est trop honnête pour ne pas déclamer les quelques folies se passant parfois.

Très souvent enjouée, elle passe pour une enfant excitée de ce qui l'entoure. Elle sautille dès que le printemps approche, jouant et riant avec les enfants. Elle s’émerveille autant des premiers pas d'un bébé que d'un papillon virevoltant entre les fleurs à la fin de l'été.

Peu la croit intelligente et elle s'en amuse.
Qu'importe ce que l'on peut penser d'elle tant que Lilith reste à ses côtés. Quelque fois, quelques dames de la coure à la langue un peu trop pendue en sa présence, se disant qu'à part baiser l’impératrice elle n'est d'aucune utilité, avaient trop parlé sur certaines affaires d'état.
Emplis de son amour elle s’était empressée de tout rapporter à l’impératrice.
Au début, cela était devenue un jeu entre elles, Hélène devait rapporter une information encore inconnue de Lilith, les baisers de l'une ou l'autre ponctuant leurs conversations. Jusqu'à l'arrivée d'Elrich.
Actuellement, une part d'Hélène aime inconditionnellement Lilith, mais une autre éprouve une rancœur immense qui menace un jour de la submerger.

Histoire :
Hélène est née noble Ambrosienne.
On lui présenta l'Impératrice à ses 16 ans lors d'un bal. Elle se souviendra toujours la douce robe blanche que celle-ci portait et de son air interrogatif lorsque Hélène tout en spontanéité lui claqua deux grosses bises sur les joues. Elles passèrent la soirée à se connaître, et la nuit à se découvrir.
Suite à cela, elle devient son amante, initié aux plaisirs par la jeune souveraine.

Hélène fit son éducation en même temps que l'Impératrice Lilith de Choiseul et se retrouva auprès d'un Eskrois, faisant partie du Grand Théâtre. Elle découvrit alors les joies de la scène et débuta comme souffleuse pour les comédiens.
Un jour, une artiste dû rentrer chez elle car elle avait définitivement trop bu la veille, son mentor, qui avait avant elle compris qu'une flamme s'était déclenchée au fond de son cœur, lui intima de monter sur la scène et de joueur le rôle. Elle trouva sa vocation. Elle incarna quelques temps certaines rôles connus des Grands. Finie par être reconnue comme artiste et pu obtenir sa propre costumière, maquilleuse ainsi que sa propre loge.
Cette comédienne devient la Favorite de la jeune princesse peu après. Les visites en cachette dans les coulisse du théâtre, derrière le rideau, dans l’alcôve privée de Lilith... Elles étaient jeunes, imprudentes, l'amour les consumait.
Las de jouer devant les Grands de ce monde et fatiguée par l'hypocrisie faîte aux comédiens, elle avait vu des personnes adulées par les foules se retrouver mendiants, prostitués, ou finir dans le fond d'une rivière. Elle commença à écrire ses premières pièces à l'âge de 22 ans. Elles seront un franc succès. D'un style shakespearien, elle fait la critique de la cour et du monde avec une délicieuse finesse, mais pas que, produisant des pièce de théâtre de tous genres.
La pupille dépassa son mentor le jour ou tous les spectateurs se levèrent pour acclamer l'histoire qu'elle leur avait proposé.

La princesse et elle formaient toujours un couple uni, lié par le désir et la complicité. Il n'était pas rare de les entendre rire dans le palais, de les voir batifoler, insoucieuses et excitées dans le jardin impériale.
Le jour ou elle apprit que Lilith allait se marier, elle rentra pour la première fois dans une grande colère. Elle arracha les rideaux de sa chambre, hurla des monstruosités, déchira plusieurs lettres de la princesse, et finit par s'endormir au bout de quelques heures à même le sol. A partir de ce moment leur relation changea énormément. Elle qui était habituée à parcourir le palais avec son amante dû déchanter.
Elle était certes sa première favorite mais cela s’arrêtait là. Elle ne finit plus une seule fois dans les draps du lit de femme qu'elle aimait.
Lilith avait été claire. Son peuple avant elles.
Lorsque le jour de la cérémonie arriva, Hélène ne pu retenir ses larmes. Elle savait qu'à partir de maintenant elles seraient séparées.

Alors commença quelques temps de débauche, si Lilith pouvait se marier pourquoi pas elle ? Elle écuma les bars, le grand théâtre, le grand opéra...
Certaines réceptions à la coure lui permirent de trouver quelques hommes aussi.
Mais, même si elle arrivait à jouir alors qu'ils s'affairaient entre ses cuisses, elle ne tombait jamais amoureuse.
Au final, elle mit fin à chacune de ses relations qu'il y ait eu fiançailles ou pas.
Le dernier en date se fit évincer la veille du mariage.
Elle désirait inconsciemment punir Lilith pour le désintérêt qu'elle semblait lui porter, pour l’évincement qu'elle avait du supporter, pour la perte de l’être aimée.

Elle devient grande il y a deux ans lorsqu'une de ses pièces eu un succès fou. Une tragédie ou deux êtres ne purent être réunis avant la mort bien que l'amour qu'ils se portaient fut pur et éternel.

Hélène continuait malgré tout de voir Lilith, lui cachant du mieux qu'elle pouvait sa peine, essayant d'être enjouée mais se laissant déborder parfois de spontanéité alors elle  se voyait rabrouer par l’impératrice car son comportement n'était pas digne d'une première favorite.
La comédienne continuait à lui fournier des informations, à lui conter la vie au palais, dans certains quartiers. Parfois alors qu'elle traversait le jardin avant de retrouver Lilith, elle cueillait une fleur souvent violette aux longues pétales qu'elle lui offrait sans un mot, souvent sans même un regard. Elle comprenait la situation, n'envenimait pas les choses mais ne l'acceptait pas.

Le prince mourut subitement.
Elle ne l'apprit que quelques heures plus tard, de certaines courtisanes qui affolées couraient en tout sens sans réel but.
Elle s’assit sur un banc, choquée. Elle caressa la pierre du mur à sa droite avant de poser sa joue contre. Elle ferma les yeux.
Une larme roula le long de sa joue. Elle n'était pas triste. Pas une once de peine. Juste un énorme soulagement, enfin. Il n'était plus là.
Lilith reviendrait vers elle, et elle la rendrait plus heureuse encore que le prince consort.
C'est à ce moment qu'elle rouvrit les yeux. Son regard se posa alors vers un balcon.
Everard. Le frère d'Elrich.
Cet homme lui inspirait une grande méfiance, elle appréhendait le moment ou il se retournerait et poserait ses yeux sur elle. Elle ne savait pourquoi sa nuque se hérisserait, ses mains tremblerait doucement. Un soupçon de peur, surement.

Elle regagna sa chambre et se prépara. Lilith aurait bientôt besoin d'elle.

Divers :
 ŒUVRE :
Ici, les fleurs poussent.
Hier et demain.
Le porc, l'enfant et le papillon.
Justine.
Le désir au-delà de la mort
Les petits papiers