Caractère : Le ciel, l’ultime frontière. Celle que je veux atteindre. Celle que je rêve d’atteindre. Voler, se sentir libre. Voler et se sentir indépendante. Mais je retombe trop vite sur le sol dur de la réalité. Les rêves pleins la tête, l’amertume plein le cœur. Pourquoi en suis-je si loin ? Pourquoi en suis-je si près ? Pourquoi est-ce que l’on qualifie de rêves impossibles ce genre de chose ? Il y a bien des zeppelins, non ? Alors pourquoi ne pas me laisser voler ? Je n’ai pas peur du vide ni de tomber. Je n’ai pas peur de me rompre les os. Et ni la vitesse, ni le risque ne m’effraie !
Oui, je veux piloter dans les airs ! Je veux voler, mais je suis clouée au sol. Pas d’argent, pas de relations, pas de connaissances. Oh j’ai la base, je sais lire, écrire, et compter. Mais si on veut voler librement il faut avoir le talent ou les moyens. Les moyens de se payer un appareil, et des cours de pilotage, ou le talent d’en concevoir un ! Je n’ai ni l’un ni l’autre. Et cela me brise le cœur ! Mais je garde la tête peuplée de rêve en la matière ! Je veux voler, j’y arriverai un jour, quitte à, par dépit, trouver un homme riche, lui laisser me faire un bâtard et le forcer à m’épouser…
Non, je plaisante… je n’oserai jamais faire ça ! Ce serait tellement… tellement… malsain ! Bon, après si le destin fait que les choses se passent ainsi, soit, mais bon ! Je vais peut-être éviter de forcer les choses en la matière… je suis encore jeune !

Mais qu’est-ce qui peut se comparer à la liberté du ciel au juste !  Je suis même grimpé sur le toit du palais, il y a six ans ! Je n’ai jamais été aussi bien et aussi libre que tout en haut… mais je crois que je devrais éviter d’y retourner… je risquerai de faire plus qu’un peu de prison préventive… on m’a prévenu…

Enfin, si vous mettez en retrait mes rêves, je suis quelqu’un de pas difficile. J’aime tous les plats sans détester vraiment d’aliment, je suis assez souple, je m’adapte facilement aux autres. Même si j’ai tendance à me perdre dans mes pensées, j’ai horreur d’être seule, aussi j’aime bien la société, parler un peu à tout le monde et n’importe qui… quoique je fasse gaffe à ce fameux n’importe qui…Une fois, j’ai bien failli me retrouver six pieds sous terre… mais bon, c’est moi ça… je veux aider les gens, j’aime leur compagnie, mais certains en abusent un peu… non, je ne suis pas ingénue, juste un peu naïve… mais bon, j’essaye de faire attention ! Si, si !  L’autre jour, je suis sûr que celui qui me demandait une pièce était pas un vrai mendiant !  Donc je ne lui ai rien donné !  Son copain m’a volé ma bourse, certes, mais bon ! je n’ai rien donné !

Toujours partante pour réaliser mon rêve, je monte souvent des plans qui foirent !  Mais celui-là, non, il ne va pas foirer !  J’en suis sûre !  Il suffit d’attraper Ambrose Lampré ! Je suis sûre que je peux l’attraper ! Ouais, je vise haut !

Ah et je ne vous ai pas parlé de lui !  En fait c’est un cadeau de Matyas, le fauconnier du cirque qui me reluque beaucoup trop souvent… une fois je me souviens même qu’il a fait un trou de souris dans mon vestiaire pour pouvoir m’observer…. Berk ! J’en ai encore des nausées…
Un jour, il m’a donné un œuf en me disant qu’il y avait une merveille comme moi dedans… il est gentil, mais il est un peu trop… vieux peut être… et d’autres trucs… genre libidineux… il a l’œil lubrique et j’aime pas ça… enfin bref, il m’a donné un magnifique œuf qui contenait un oiseau rare. Je pense qu’il l’a volé, mais je ne peux pas être sûre !  Ce n’est pas un des rapaces que j’ai l’habitude de faire voler pour le public ou dont je m’occupe dans la volière du zoo. C’est un superbe quetzal que j’ai éduqué dès sa naissance. C’est un oiseau rouge et vert, magnifique… et très affectueux… mais qu’il est con ! Il doit avoir une case en moins !  L’autre jour, pour venir me voir il est foncé droit sur la verrière… je l’ai mis dans la volière avec les autres, car j’ai pas les moyens de le garder avec moi ! Mais au moins je m’en occupe en même temps que les autres.
Je savais pas comment l’appeler. Du coup ils l’ont appelé Dio… diminutif d’idiot… Mais il est pas idiot, hein ! Il est juste… il est juste… bon, d’accord, il est idiot !  Mais il est chou quand même !

Histoire : Ma vie n’est pas géniale. Je ne vais pas être longue pour vous faire le récapitulatif ! Bon !  J’ai vu le jour à Thémis, mais pas dans le rôle d’une bonne fifille de marchand, non, mon père était… je ne sais pas… non, sérieusement. Mère dit qu’il était important… mais j’y crois pas trop. Il était déjà parti avant que je ne naisse. Du coup, mère a dû se débrouiller seule pendant que j’étais petite. Elle a même dû exécuter des taches pas reluisantes du tout. J’en sais beaucoup, mais pas tout. Et je ne suis pas su de vouloir savoir ! Mais bon bref, je devais avoir 5 ans quand elle a duit qu’il valait mieux nous en aller… et elle a payé je ne sais pas comment le bateau pour qu’on aille jusqu’à Ambrosia, où elle a fini par se faire aimer par mon beau-père. C’est un homme cool !  Et il savait plein de choses. Il était bibliothécaire, aussi ce fut lui qui m’apprit à lire et à écrire. N’étant pas ambrosienne, je n’avais pas accès à l’école comme les autres. Mais il m’apprit ça, et plein d’autres choses. Il était beaucoup plus vieux que mère ! Mais il savait plein de choses. Par exemple, il m’a appris comment les marins se repéraient aux étoiles juste avec leurs doigts ! Et il m’a même appris plein d’autres choses ! Il était très savant !

Mais voilà, il n’était pas spécialement riche non plus. Il avait certes un logement de fonction, mais il fallait bien mettre du beurre dans les épinards, aussi mère dut vite trouver un travail… et quand j’eus l’âge, je dus moi aussi trouver. Je ne vais pas le nier, j’aurai adoré travailler dans un dirigeable, ou m’envoler plus généralement. Du coup, faute d’instruction ou de quelque chose de particulier, je me tournais donc vers la seule manière de voler. Bien qu’assez souple je ne rejoins pas le cirque comme acrobate, mais comme femme canon… enfin, adolescente canon. Je devais avoir seize ans ! Mais j’aimais l’idée aussi de me réceptionner loin au-dessus du sol, aussi, nous finîmes, moi et le couple d’acrobates, par créer un numéro qui eut un peu de succès… seulement… seulement j’ai fini par merder… et en beauté, moins de deux ans après avoir commencé…

J’aimais tellement les hauteur, l’horizon à perte de vue, l’impression qu’il n’y avait ni frontières ni barrières que, quand j’avais dix-neuf ans, je me faufilais de nuit tout en haut de la ville d’Ambrosia, oui, au niveau du palais… mais là n’était pas le plus incroyable… évitant la garde, j’ai commencé à monter le long des murs du palais, manquant de tomber plusieurs fois, mais finalement, après je ne sais combien de temps d’efforts, je pouvais me tenir sur le sommet de l’une des flèches du palais, à regarder le soleil se lever… un léger vent qui venait faire voler mes cheveux et qui manquait de me faire chuter alors que j’évitais ça en jouant avec ses courants… que du bonheur… mais bon, j’avais mis trop de temps, j'm’apprêtais à descendre… seulement là où il y avait un volet cette nuit, il y avait une fenêtre. En train de s’ouvrir…

Je manquais donc ma prise et chutais dans le vide quand on m’attrapa par le bras, me permettant de m’accrocher au balcon avec l’énergie du désespoir… Non seulement je me cassais le bras contre ledit rebord de fenêtre, mais en plus, je me retrouvais au cachot pour deux mois. Du préventif que m’a dit ma sauveteuse, pour me passer l’envie de la grimpette sauvage – oh, elle l’a pas dit avec ces mots, hein… sur le coup j’ai pas fait gaffe, j’ai pas osé la regarder… c’est une fois hors de sa présence que je l’ai appris : c’était l’Impératrice en personne…  J’avoue avec le recul que j’ai eu beaucoup de chance, à l’époque !

Mais bon, même si c’était du préventif, j’ai perdu mon job… triste hein ? Bon, vous me direz que je l’avais sans doute mérité… et en plus qui voudrait d’une ex-prisonnière pour faire tourner une boutique ? Fort heureusement, je finis presque un an plus tard à retrouver du travail. Au zoo. Je m’occupais des rapaces, d’abord, pendant quelques temps, juste de nettoyer la volière, et les nourrir, puis on m’apprit comment les faire voler et revenir à moi, pour faire des petits spectacles pour les visiteurs du zoo, c’est plutôt sympathique, j’aime bien. Oh, c’est pas un travail bien payé, j’ai de quoi me payer une chambre sous les toits d’un petit immeuble de trois étage, c’est pas grand mais j’ai un lit, des chiottes à l’extérieur, et de quoi cuisiner un peu – même si je suis carrément pas douée pour ça ! Mais je vais me refaire ! Et puis j’ai un peu de temps libre, beaucoup en fait. Comme ça, je peux essayer de faire ce que j’avais prévu…

Oh, oui, je vous en ai ptetre pas parlé ! Je me suis dit que si j’avais un peu de temps, je pourrais essayer de faire quelque chose qui non seulement fera oublier que j’ai merdé, mais qui en plus me donnera assez d’argent pour faire – sur le tard – une école de pilotage ou un truc comme ça. Pour pouvoir enfin voler ! Je me suis dit que si la police arrivait pas à capturer Ambrose Lampré… ben j’allais essayer de m’y coller. Oh je suis pas folle, je sais que ça va être pas facile ! Mais je parie que s’il s’échappe c’est souvent en passant par les toits ! Alors là, j’ai une chance !  Non ? Du coup, je me suis procurée un petit pistolet, assez petit pour qu’il me gêne pas, et je compte me mettre en chasse ! Quoi ? Pourquoi un pistolet ? Ben, c’est évident ! Je vais le menacer pour qu’il me suive, sinon, je suis pas crédible… mais je suis pas sûre que je serai capable de lui tirer dessus. Mort ou vif, mort ou vif… disons que je préfère vif ! Je suis pas une meurtrière après tout ! J’ai juste besoin d’argent.

…

Bon, d’accord, besoin d’argent, peut-être, mais disons plutôt que moi, j’ai un rêve, et sans dire que je ferai n’importe quoi pour l’atteindre, quoique, non, peut-être pas n’importe quoi, j’ai ma vertu, et j’ai mes exigences minimales, mais bon, vous m’avez comprise, je tiens à ce rêve et j’y arriverai !

Divers :  
- Selon la garde impériale, j’ai tenté de m’infiltrer dans les appartements de l’impératrice, quand je m’y suis retrouvée… par accident, dirons-nous…
- Ceux qui savent que j’ai pris deux mois au lieu de plus me disent que c’est parce que j’ai un Jules au palais… mais c’est pas vrai, ils disent ça que pour m’embêter…
- J’aime bien trainer vers les chantiers de construction de zeppelins… ça me détend.
- Quand j’ai besoin de réfléchir, je vais faire de la grimpette !
- Il m’arrive parfois de faire sortir Dio du zoo pour me promener en ville !
- J’avoue que j’admire beaucoup