Les Chroniques d'Ambrosia - RPG 18+
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Les chroniques d’Ambrosia est un univers rpg Steampunk/Victorien, interdit aux moins de 18 ans, aux avatars réels en 400*250 px et qui ne vous demandera aucunminimum de ligne, ni d’activité. Notre forum a été ouvert le 22/01/2017 et fête ses 6 ans. Il est une création originale de Carmina et Valcret. Les Chroniques d’Ambrosiaest un forum rpg d’intrigues politiques et religieuses dans un univers semi-fantastique.

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Le prince marche rapidement dans les rues enneigées, il est seul cette fois, il en a besoin, car même s'il ne peut le montrer, la mort de son père l'affecte plus qu'il n'aurait su le dire. Peu importe la permission, sa présence près de sa soeur et son beau frère n'est pas vraiment un moment de plaisir. Réunit dans la douleur, il marche pour tenter de faire le point dans ses pensées, sur son avenir qui maintenant prend un autre sens. Même s'il a été ferme dans ses décision, il sait fort bien qu'il ne pourra pas mener sa barque seul ni non plus rester sourd aux appels de son aînée. Elle a besoin de son aide, de sa présence, mais son engagement dans l'armée le tien éloigné de la cité, cette cité qu'il arpente, comme s'il faisait une patrouille. Il a toujours son uniforme, le même que celui des autres gardes, il a toujours refusé d'un avoir un mieux taillé, il préfère se fondre dans la foule de ces hommes qu'il a rejoint pour sauvegarder l'Empire. Ces convictions sont toujours aussi fortes, mais plus dirigées alors que ses pas tracent un chemin dans les rues désertées.

La mort de l'ancien Empereur a attristé la population qui s'est repliée après les funérailles, Nicolas lui s'est porté volontaire pour une patrouille en ville. Partir du palais était nécessaire, il ne pouvait pas rester devant toutes ses personnes et leurs fausses compassion. Les mots semblaient vide de sens, surtout qu'au soir il se retrouvait seul, dans sa chambre d'enfant, ne pouvant décemment pas s'imposer dans la soirée du jeune couple de sa soeur et son beau frère. Prier, il l'avait fait un nombre de fois incalculable, il se recueillait bien plus depuis qu'il était dans l'armée, demandant le salut non pas pour lui mais pour l'Impératrice et ses gens. Pour tous ceux que jours après jours il s'entrainait pour être en mesure de les protéger. Bien futile protection incapable de vaincre la mort, si seulement .. Si seulement quoi ? La mort est une fatalité humaine, mais survenir si tôt alors qu'il n'avait même pas pu s'excuser auprès de son père. Il était partit sans avoir réussit à lui parler, sans avoir pu se confier sur ses raisons et ce qu'il n'avait pas pu accomplir le rendait malade intérieurement. Il prit plusieurs élévateurs, dans ces temps troublés ils devaient montrer que l'armée était toujours près du peuple, et ses pas le menèrent près des quartiers plus populaire.

Il s'immobilisa en entendant des éclats de voix, lentement il s'en approcha, identifiant une voix calme et froide féminine et d'autres éclats de voix masculins et sans doute avinés. Il prit rapidement la direction de l'altercation, malmener une femme ne se fait pas, il comprenait que parfois certains aimaient des choses différentes mais la jeune personne ne semblait pas d'accord. Aussi il arriva par un détour dans la ruelle au fond de laquelle une personne était acculé par trois hommes qui expliquaient avec force détails ce qu'ils comptaient lui faire. Le Prince s'approcha silencieusement avant d'interrompre le dernier de la lignée qui voulait jouer à un jeu de hasard pour déterminer qui aurait le plaisir de satisfaire ses besoins en premier. Il rposa une main calme et ferme sur le bras pour faire se retourner l'homme et tenter d'amorcer une discussion et n'évita d'être sonné que par son entrainement et un soupçon de chance. L'homme frappa le mur derrière le soldat qui aussitôt lui administra un coup simple et direct sur la nuque, le sonnant pour le coup alors que les deux autres se détournaient de leur proie, l'un d'eux s'avançant vers le soldat en l'insultant l'autre restant près de la jeune femme. Calmement Nicolas fit face alors qu'il interpellait les deux hommes.

« Il me semble, messieurs que la jeune dame à dit non, vous devriez l'écouter, sauf si vous désirez un séjour dans les cellules pour troubles de la voie publique. » Ce n'était pas une menace, une simple constatation, en tant que soldat il devait maintenir l'ordre, et quel que soit cette jeune femme elle ne méritait pas d'être ainsi agressée. « Disparaissez et j'oublierais jusqu'à vos visages, sinon ... » Il laissa la phrase en suspend, campé sur ses jambes il savait très bien se défendre mais espérait qu'ils ne feraient pas les idiots et prendrait son avertissement au sérieux. La main droite placée sur son sabre, il attendait un seul mouvement de l'un ou de l'autre pour les contraindre à la retraite, la gauche elle était prête à dégainer le pistolet dans son dos.
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La nuit était froide, et les rues aussi. Elle n'avait que ses seize ans et pourtant, les mésaventures l'avaient déjà prise sous son aile, la guidant dans les sombres quartiers, ceux où l'on rentre avec le désespoir résigné de ne jamais en ressortir.

C'est en hiver que Matilda ressentait le plus la perte de sa mère. Son décès devait remonter à quelques années maintenant, et c'est lorsque la neige venait se mêler à ses longs cheveux, que la brise soufflait contre sa nuque dénudée, et que ses propres pas étaient les seules empruntes laissées derrière elle, qu'elle comprenait ce qu'était réellement que la solitude. Matilda s'est toujours crue seule. Elle a considéré cela comme un fait dictant sa personne; vouée à l'isolation et à l'incompréhension. Seulement, maintenant, elle comprenait que les cris de sa mère étaient justement ce qui l'éloignait le plus de ladite solitude, et non pas ce qui l'y enfonçait. Les éternelles dissonances, les conflits amers et les disputes éclatantes, qu'est-ce qu'elle n'aurait pas donné pour revivre ce quotidien-là, aussi infernal pouvait-il être ! En y repensant, Matilda n'en croyait pas ses propres songes. Elle n'aurait jamais cru regretter la compagnie de cette femme à qui elle a toujours attribué les pires défauts. Pourtant, cette femme, c'était aussi celle qui, le soir, la réchauffait à son propre dépit. Elle la nourrissait, elle veillait à ce qu'elle ait de quoi se vêtir, même s'il ne s'agissait de rien de bien glorieux. En y réfléchissant, des images, des souvenirs lui revenaient, de troubles illustrations de quelque nuit sombre où l'affection maternelle avait su surplomber l'orgueil féminin. Quelques mots, il n'avait suffi que de quelques mots...
Et maintenant aussi, il n'a suffi que de quelques mots pour tirer Matilda de cette mémoire qui emplissait ses yeux de larmes. Elle n'a pas eu le temps de pleurer; tout autre chose était venu la perturber.

Trop concentrée sur ses remords, elle ne les avait pas entendus arriver. Trois hommes, trois visages inconnus, l'avaient abordée d'une manière qui la fit frissonner. Elle avait maintes et maintes fois entendu des individus s'adresser de la sorte à sa mère, et parfois, cette-dernière leur répondait sur un même ton provocateur. Matilda était habituée aux mots crus -seulement, en être la cible est une toute autre chose que d'en être spectatrice.
Elle frémit une seconde fois au fur et en mesure que leur conversation troublée par l'alcool s'étalait. Elle n'était encore que trop peu habituée à ces choses-là. Elle n'avait eu tout au plus qu'une dizaine de clients, et entendre des désirs être exprimés d'une manière si grotesque provoquait en elle bien plus que de l'aversion; elle avait peur.

Ses veines protestations lui étaient pourtant venues en aide. Ses refus ignorés avaient comme attiré un papillon de nuit -une sentinelle militaire qui se trouvait dans les parages, et qui avait eu l'honnêteté d'intervenir. C'est sans vraiment réaliser la situation (à la fois par choc et soulagement) que Matilda assista à l'intervention du policier dont elle ignorait tout, si ce n'est son uniforme de soldat, et qu'en l'espace d'un instant, elle se crut tirée d'affaire.
Seulement, d'autres coups s'annonçaient. Si l'un des trois hommes était maintenant sonné, un autre s'avançait vers le soldat, en marmonnant quelques paroles agressives et mâchées dont on put comprendre ce qui suit:

« Sinon ? J'vais t'en donner moi du sinon ! Regarde un peu c'que t'as fait ! » s'exclama-t-il en désignant le troisième homme, celui qui avait reçu un coup dans la nuque. Et sur ce, lui aussi leva le poing, menaçant le soldat plus qu'il n'était réellement prêt à l'attaquer.

Et pendant de ce temps, à quelques pas de là, le deuxième homme se gardait d'intervenir, mais était bien tenté de le faire. Au lieu de cela, il serra le bras de Matilda, à qui le geste brusque et inattendu arracha une exclamation de surprise.
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Les hommes avinés, c'était toujours des cibles dangereuses car imprévisibles, souvent on les laissait agir dans leurs coins, Nicolas n'ignorait pas qu'un de ses collègue seul aurait sans doute tourné les talons et laissé la demoiselle sans défense. Lui était bien incapable de cela, certains appelleront braverie, d'autre stupidité, d'autres encore vouloir jouer au héro, Nicolas lui appelait cela faire son devoir. C'est dont sans bouger qu'il attendit, parce qu'on n'attaque jamais en premier, il s'était seulement défendu en assommant le premier, il comptait bien continuer à le faire si tant est qu'ils étaient intelligent, et reculeraient face à un soldat. Il savait son uniforme un peu délavé, sa faute à avoir refusé un neuf, il devait avoir l'allure "d'un fils de", et cela lui convenait parfaitement. Les gens jugent toujours trop vite, et il en usait autant que la bêtise semblait envahir les esprits avinés. Nicolas ne fit pas ce que l'homme atndit qu'il fit, il désignait son camarade au sol dans l'intention de le distraire mais cela ne prenait pas. Il garda la main bien en vue sur son sabre avant de se crisper à l'exclamation de douleur venant de la jeune femme. Quels étaient donc ces rustres de s'en prendre ainsi à une enfant qui pourrait être leur fille !! Il s’efforça de conserver la tête froide, ce qui dans la situation n'était pas aisée, ne voulant pas que la demoiselle soit brutalisé par manquement d'intervention de sa part. C'est donc calmement qu'il reprit la parole.

« Je n'ai fait que me défendre et votre, dois je dire ami ? A tenté de me frapper, il n'est pas mort si c'est cela qui vous préoccupe, mais j'en doute. Laissez donc cette jeune femme qui ne semble pas séduite par vos propos galants et partez tant qu'il est temps. » Les menaces aux réponses aux siennes, seulement les mots semblaient avoir du mal à trouver leurs sens dans les yeux bovinés de son adversaire, celui ci finit par trouver qu'un homme seul et de plus jeune ne pourrait rien contre son comparse et lui et s'adressa à lui aussi vulgairement que plus tôt ce qui eut pour seul effet de mettre en garde Nicolas. Qu'on l'insulte, il en avait malheureusement l'habitude, mais qu'on le fasse d'une autre personne qui ne semblait pas mériter cela le mettait en général en rogne. « Lache la gueuse, on va se faire le gamin, ca s'trouve y sait pas c'que c'est de s'faire farcir ! Et ensuite on s'charge d'lui apprendre la vie à c'te garce. » Impassible il attendait, celui qui tenait la jeune femme la lança contre le mur si fort que Nicolas eut peur qu'il lui brise les os. Il sauta alors aussitôt dans la mêlée, sortant le révolver pour en user de la crosse dans le ventre du premier de ses agresseurs, il se tourna vers le deuxième alors que le premier plié cherchait son souffle mais trop tard. Enfin juste à temps on devrait dire pour voir la lame d'un couteau briller dans la main du soudard et bascula sur le côté pour encaisser le coup dans le gras de l'épaule. La douleur lui coupa la respiration sur le coup, mais il eut le réflexe d'envoyer son bras valide armé du sabre toujours dans son fourreau dans les jambes de l'homme qui s'écroula.

Il répéta la mise KO sur la nuque sur l'homme au sol et fit face au deuxième qui se jeta sur lui. Il tomba avec lui, ne lui opposant aucune résistance pour l'envoyer valser dans les détritus non loin. Le vacarme attira l'attention de quelques uns de ses collègues qui arrivèrent comme la cavalerie, trop tard. Nicolas se redressa et se précipita vers la jeune femme, rejetant dans un coin de son esprit sa blessure qui saignait, souillant la neige de marbrures rouge. Une fois rassurée sur le fait qu'elle ne semblait qu’assommée ou évanouie, il avait juste vérifié sa respiration et si elle présentait une blessure quelque part avant de se tourner vers ses camarades. Il resta agenouillé en soutient de la jeune femme veillant à ce qu'elle ne soit pas trop salie et refroidit par la neige. Tout en époussetant les particules des vêtements de la jeune fille et prenant la majorité de son poids sur lui pour qu'elle ne soit pas trop en contact avec le sol et ne prenne pas froid. Il expliqua les évènements aux autres militaires qui prirent en charge les malotrus, et partirent chercher un médecin pour qu'il s'assure qu'elle ne souffrait d'aucuns mal suite à l'altercation. Ne voulant pas lui faire peur avec le sang qui suintait toujours de la plaie, il s'adressa à un de ses camarade de lui faire un bandage de fortune, attendant patiemment que la jeune fille revienne à elle. Celui-ci toqua aux maisons voisine pour demander un linge propre après avoir répondu à la demande de Nicolas par un "tout de suite votre altesse" qui avait fait grimacer le prince.
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Malheureusement (ou heureusement, tout dépend du point de vue que l'on adopte), Matilda ne vit que peu de chose de cette altercation entre les deux soûlards restants et le soldat qui était, d'une manière plus qu'honorable, venu à son secours.

La peur dont elle était éprise lui faisait faire l'impasse sur la douleur se resserrant comme un étau autour de son bras. Elle n'était pas exactement paniquée, mais plutôt ahurie, et surtout, perdue. Certains diront que tout cela revient au même, et au fond, il n'auront pas vraiment tort. Déjà sur le moment, de violentes exclamations étincelaient dans l'esprit de la jeune fille, se mêlant à des instincts de survie qui l'imploraient de fuir à la moindre occasion, même si cela signifiait abandonner cet homme lui étant venu à l'aide. Cependant, une telle occasion ne survint pas. Bien évidemment qu'elle ne survint pas. Au lieu de cela, les choses prirent une tournure bien différente, et sûrement pas pour le meilleur.

Quelques faibles gémissements émanaient des lèvres scellées de Matlida, mais ce n'était certainement pas suffisant pour qu'elle soit lâchée par l'un des hommes, et pas non plus assez pour détourner l'attention de l'autre. Ce-dernier, pris d'un soudain accès de colère qui se changea bien vite en une violence démesurée, avait menacé le soldat -enfin, menacer est un bien faible mot. Son poing brusquement levé n'était rien comparé à ses paroles, qui, contrairement à celles du jeune policier que Matilda voyait comme une providence, avaient de quoi tout bonnement glacer le sang de l'adolescente. Cette exclamation, promettant un sale quart d'heure tant au jeune homme qu'à la jeune fille, fut la dernière chose que Matilda entendit. Elle ne ressentit ensuite d'un choc, bref mais particulièrement intense, si douloureux et imprévu qu'il lui fit perdre connaissance. C'était tout.
Du reste, les yeux de Matilda furent épargnés des plus affreux événements. La bagarre (qui, encore une fois, était bien plus que cela) et sa tournure sanglante avait été réservée à cet héroïque jeune homme qui, en prétendant faire son devoir d'une manière que nombreux n'auraient jamais envisagée, avait mis sa vie en danger sans même y réfléchir à deux fois. Et pourtant, il avait été stratégique. Il avait su comment réagir, et à quel moment. Et dire que tout ça, Matilda l'ignorera.

Lorsqu'elle revint à elle, l'atmosphère de cette scène affreuse avait changé. Il n'y avait plus de cris, et à défaut d'être plongée dans le silence, elle ne distinguait que quelques paroles de commissaires, et quelques agitations de chevaux. C'est d'ailleurs cela qui la fit revenir à elle; le hennissement distrait d'une monture, et quelques mots prononcés par un soldat. Une suite de mots, une phrase, dans laquelle elle était persuadée, non sans perplexe incompréhension, d'avoir entendu l'appellation « Votre Altesse ».
Matilda ouvrit les yeux, et la première chose qui la frappa, c'est l'étreinte dans laquelle elle était prise. Celle-ci, loin d'être la brutale manière avec laquelle l'autre homme s'était accrochée à elle, était plus douce, plus prudente, et surtout, infiniment bienveillante. Elle était semblable aux étreintes de sa mère, lorsque celle-ci cherchait à protéger sa douce enfant du froid et de la peur. Seulement, il s'agissait bien là de bras masculins, et cette sensation se fit confirmée au moment où Matilda releva le regard vers celui qui la tenait dans ses bras.
Elle reconnut immédiatement le soldat venu à son secours. Ses cheveux si sombres, sa peau si claire, et ses yeux si bleus... C'était lui, lui et personne d'autre. Aussitôt, elle semblait s'être pleinement éveillée, comme si se retrouver si près et face à cet homme à qui elle devait tant avait eu l'effet d'une étincelle en elle. C'était à la fois un choc et un soulagement, ce qui lui arracha quelques paroles hésitantes, accompagnées d'un soupir douloureux, mais ô combien apaisé.

« Oh, monsieur... Monsieur ! Je...Je suis désolée...merci, merci infiniment... », bafouilla-t-elle de sa voix qui, malgré les circonstances, n'avait rien perdu de sa douceur presque trop belle pour être vraie.
Aussi, en prononçant ces mots avec une certaine confusion, elle s'appuya par réflexe sur l'épaule du jeune homme, ignorant ainsi la douleur qui lui lançait dans le dos, mais étant encore loin de se douter de la souffrance que son geste allait affliger à celui qui, pour la sauver, s'était pris un coup de couteau à l'endroit où elle venait de poser sa fine main.
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Elle revenait à elle, mais son camarade lui toujours pas, il tenta de sourire à l'inconnue et de la rassurer mais retint un juron indigne de son rang et de la compagnie d'une demoiselle. Cependant la main sur son épaule entaillée ne faisait pas vraiment du bien et il ne retint pas le long frisson qui remonta le long du muscle, signe de douleur évidente alors que les doigts de la jeune fille se tachait en même temps que sa veste. Et mince, Aernia toute puissante il espérait juste qu'elle n'était pas de ceux qui tourne de l’œil en présence d'hémoglobine. Il avait pourtant entendu la douleur dans le soupir qu'elle avait poussé et tourna le visage un instant vers son compatriote qui cherchait en vain à toquer aux portes closes. il ne pouvait pas vraiment en vouloir à ces gens, la garde armée de l'Empire à leur porte à de quoi les effrayer. Il fit un signe qu'il cesse de chercher, inutile d'ennuyer les pauvres gens, mais c'était sans compter le jeune homme qui revint vers lui bredouille. Sa voix comparé à celle de la jeune fille était bien moins douce et gracieuse, et le prince se crispa malgré lui quand il parla.

« Je suis désolé mon Prince, il semblerait que les habitants ne soient pas disposé à nous fournir ce qu'il faudrait pour vous panser. » Il secoua la tête et Nicolas l'arrêta avant qu'il ne s'excuse pour quelque chose dont il n'était pas responsable.  « Ce n'est rien, je vais la raccompagner chez elle et m'assurer qu'elle reçoit les soins adéquates avant d'aller rendre mon rapport, merci de votre aide. » Il dégagea une main pour serrer celle du militaire qui salua la jeune femme laissant le prince en compagnie de la jeune femme celui-ci tachant de contenir la douleur dans sa voix alors qu'il s'adressait à elle.  « Est ce que vous habitez loin Mademoiselle ? Si vous ne pouvez pas marcher je vais vous conduire. » L'étalon attendait patiemment non loin, impassible cheval du palais, habitué à rester en place une fois que le cavalier est au sol. Nicolas attendit quelques instant avant de lentement retirer la main de son bras, pour chercher un mouchoir dans sa poche et essuya doucement ses doigts tâchés de sang. « Pensez vous pouvoir tenir debout ? » Il patienta jusqu'à ce qu'elle hoche la tête ou l'en assure, puis se leva en la soutenant de son bras valide, ne voulant pas maculer sa robe de marques rouge. Il resta près d'elle à la soutenir pendant que son camarade amenait le cheval, il confia la demoiselle à celui-ci pendant qu'il enfourchait l'animal puis tendait une main vers la jeune fille. Aidée de son camarade il la hissa en amazone devant lui, l'entourant de son bras intact et tenant les rênes d'une main attendit ses instructions pour la conduire à son domicile.
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Une brève lueur d'incompréhension traversa les grands yeux de Matilda lorsqu'elle vit le sourire que lui accorda son sauveur -car même si elle n'avait pas assisté à toute la scène, elle était sûre de devoir lui être reconnaissante, comme si, après tout, elle savait tout sans avoir rien vu. Elle ignorait le pire, mais cet air crispé qui s'empara du jeune homme (et ce, malgré lui, car il faisait l'admirable et même assez incroyable effort de lui sourire) lui donnait un avant-goût de ce qu'elle n'allait pas tarder à réaliser.
Quelques instants après avoir posé sa main sur l'épaule du soldat, elle réalisa que la surface de cet uniforme était d'une étrange texture -en fait, elle était poisseuse. En se rendant compte de cette étrange sensation, ses sourcils se froncèrent doucement et elle baissa les yeux vers sa propre main qu'elle découvrit, avec stupeur, tâchée de sang. Une sourde exclamation de surprise émana de sa bouche entrouverte, et elle observa pendant quelques secondes la pâleur de sa main refroidie être ternie par le sang de ce bienveillant soldat, et aussitôt, Matilda regretta sincèrement son geste.

Mais ce moment de trouble n'était rien comparé à ce qui suivit. Lorsqu'elle entendit les paroles de cet autre soldat revenu bredouille après avoir cherché à obtenir une quelconque aide de la part des habitants des environs, Matilda fut prise d'un inexplicable effroi. « Prince » ? Il l'avait réellement qualifié de Prince ? Tout cela lui semblait si absurde, bien trop surprenant pour être vrai, surtout vu la situation dans laquelle ils se trouvaient; un prince, vêtu comme n'importe quel soldat, venu lui porter secours et ayant été blessé jusqu'au sang dans cet élan, et qui cherchait à ce point à s'assurer de son bien-être à elle, même dans des circonstances aussi délicates. Elle devrait être naïve pour croire qu'il s'agissait là d'un des grands du royaume...Ou au contraire, elle serait coupable de renier une telle évidence.
Quoi qu'il en fut, elle était bien trop submergée par un immense flot d'informations plus invraisemblables les unes que les autres pour pouvoir vraiment distinguer le vrai du faux dans toute cette histoire. Elle ne savait même pas si elle était blessée tant l'état de choc dans lequel elle s'était retrouvée avait du mal à s'estomper. Et pourtant, la bienveillance de cet inconnu ne semblait pas avoir pris fin, comme si c'était elle la princesse dont il fallait se soucier avant tout et tout le monde.

« Ce n'est rien, je vais la raccompagner chez elle et m'assurer qu'elle reçoit les soins adéquats avant d'aller rendre mon rapport, merci de votre aide. »

Cette première phrase passa au-dessus de la tête de Matilda. Aussi étrange que cela puisse paraître, elle avait trouvé, dans une situation pareille, un moyen d'avoir l'esprit aussi ailleurs qu'embrouillé. Elle n'avait pas quitté sa main tâchée de sang des yeux (et ainsi, l'épaule du présumé Prince qui se trouvait juste en-dessous) et ce, jusqu'au moment où à la surprise de la jeune fille, il ne vienne lui-même retirer cette petite main pour l'essuyer de ce sang injustement versé. Ça avait l'air si simple, mais une étincelle d'amertume semblable à une douloureuse mélancolie émergea en Matilda. Elle l'observait faire en silence tandis que lui, il nettoyait chacun de ses doigts comme s'ils avaient été ceux de la plus grande des Ladys. C'était un geste si moindre, mais plein d'une telle sympathie qu'il en devenait tendre malgré lui. De la douceur, de l'attention, toutes ces choses étrangères à la vie d'une fille des rues, elles étaient réunies ici, dans cet affreux contexte où elle s'était, pour une fois, retrouvée dans le rôle de la chanceuse.
C'est alors qu'elle releva finalement les yeux vers le soldat (ou le Prince ? sur le moment, ce n'était même pas si important). Ses pupilles tristement attendries, fascinées par cette bonté inespérée, scrutèrent le visage concentré du jeune homme, épris de devoir et de ses autres préoccupations. Si elle voulut parler, sa conscience l'en empêcha. Elle contemplait et ressentait cette troublante mais agréable sensation d'être prise en considération, pour une fois. Une sensation si enfouie en elle qu'elle n'était jusque là demeurée qu'un vague souvenir ignoré. Dans le regard de marbre du soldat, elle décela toutes ces choses-là qui lui revenaient comme un mirage lointain. Et sans se le dire, elle en était certaine; c'était là un souvenir que le temps ne saurait jamais lui ôter.

C'est à l'entente de la question du jeune soldat qui lui demandait où elle habitait que Matilda s'éloigna de ses songes, revenant ainsi à la conversation, à sa main nettoyée, au froid des rues, somme toute; à la réalité.
Elle lui indiqua l'adresse des Vices et Délices où elle travaillait depuis très peu de temps, mais sans spécifier le nom de l'établissement. Certains croiront que c'était par honte, d'autres trouverons là-dedans un moment d'égarement nourri au gré des pensées d'un cœur adolescent qui n'avait pas été ainsi réchauffé depuis bien longtemps.
Une fois à cheval, assise juste devant cet homme qui décidément, semblait prêt à l'aider jusqu'au bout, à prendre soin d'elle jusque dans le moindre détail, Matilda finit par esquisser un sourire, son premier depuis sa rencontre avec le jeune homme. Un sourire triste, si triste qu'il n'en était que doublement sincère, à la fois flatté et amèrement attendri.

« Il n'est jamais arrivé que quelqu'un comme vous soit gentil à mon égard », dit-elle en en tournant la tête vers lui, le remerciant avec un regard timide, rayonnant d'une joie contenue.
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Il patientait sans s’énerver ou s’offusquer du manque de réponse pour le moment de la jeune femme, sans doute qu’elle était en état de choc, d’un regard quand elle eut donné l’adresse il fixa son camarade qui fit un imperceptible mouvement de tête. Il lui enverrait le médecin là-bas, d’une part ce serait plus simple que de faire attendre la malheureuse dans le froid et d’autre part il valait mieux l’éloigner de ce lieu le plus rapidement possible pour qu’elle cesse de repenser aux évènements. Le cheval partit dans la direction voulut, suivant les ruelles guidé par son cavalier, qui tenait son précieux rajout avec douceur. Il se tourna vers la jeune fille quand elle parla, remarquant la tristesse du sourire qui lui rappelait parfois les siens, devant une fatalité de vie qu’il ne pouvait combattre. Il savait bien qu’elle ne devait pas avoir une vie facile, il lui semblait entendre son père qui lui répétait qu’il était parmi les plus privilégiés des privilégiés, et qu’en contrepartie, il avait des obligations. Aujourd’hui il en prenait envers son peuple, même s’il se refusait d’en être le guide, aujourd’hui que son père n’est plus, il ressent cette pression qu’il fuit toujours avec acharnement. Alors, avec toute la sincérité qu’il a et qu’il se refuse à perdre, contrairement à ceux de cette cour qui se complaise dans les intrigues et les bruits de couloirs, il répond à la jeune femme en lui souriant.

« Dans ce cas Mademoiselle dont j’ignore toujours le nom, nombreux sont les perdants dans cette affaire, car tendre la main devrait être une chose beaucoup plus développés à mon sens dans mon peuple, et ils ne voient pas le magnifique sourire sur un si beau visage comme je le vois à présent.  »

Nemrod lui crierait suffisamment dessus quand il sera rentré, alors prendre son temps pour le faire est une de ses priorités de l’instant. Dans l’esprit du prince, il n’était pas envisageable de toute façon de laisser la jeune femme ainsi à un coin de rue, s’il le fallait-il patienterait le temps qu’un médecin lui assure qu’elle n’avait rien, et qu’elle serait en sécurité. Le fait était qu’il se moquait bien qu’elle soit ou non de noble extraction, en général, et malheureusement pour lui, ceux de son rang ne voyait qu’un pion ou un éventuel gendre, et cela le rendait quelque peu crisper. Il s’entendait bien mieux avec ses camarades de caserne qu’avec ses propres gens quand il était au palais. Pour lui, ce n’était qu’un court séjour le temps de passer les obsèques et surtout de repartir, plus il était loin de ces gens qui le jugeait et mieux il se portait. La seule fausse note était la séparation d’avec sa sœur, mais celle-ci était mariée à présent, elle n’avait plus vraiment besoin d’un petit frère dans les pattes. Il reprit en lui relevant les sourcils et ralentissant l’animal pour passer le long d’encombrements sur la route.

« Est-ce que je dois tout de même bien prendre le quelqu’un comme moi ? Vous vouliez parler de quelqu’un de grand, beau, fort avec tout pleins de qualités j’espère ? »

Il garda les yeux sur la route un instant avant de pencher la tête vers elle qu’elle puisse voir l’étincelle taquine dans le fond de ses yeux. Oublier la douleur, les problèmes quand il rentrerait et repartirait, c’était quelque part un moyen pour lui de décompresser aussi.  Et puis si personne n’a été gentil, sans doute que personne n’a pris le temps de plaisanter avec elle non plus, quoi de mieux qu’un sourire et de quelques phrases pour remonter le moral. Il faisait pourtant attention à la route et prêtait une attention distraite aux picotements dans son bras, le froid n’aidait pas vraiment à les garder réchauffé et la pellicule de neige qui recommençait à tomber n’était pas pour plaire au prince. Il avait beau être suffisamment grand pour épargner les flocons à la jeune femme, il sentait sur ses épaules la glace se faire mordante. C’est avec un soulagement manifeste qu’il tourna dans la rue indiquée ne voyant pas vraiment de domicile il attendit une autre direction ou un geste vers une porte, quel que soit l’établissement. En fait un feu serait déjà le bienvenu d’où qu’il vienne, et il n’était pas de ceux qui reculaient dans les situations houleuses.

« C’est la bonne rue il me semble, désirez-vous que j’attende le médecin et le dirige une fois qu’il sera là ? » Une simple question de bon sens, il ne voulait pas s’imposer dans la demeure de la jeune fille, surtout s’il n’était pas le bienvenu dedans. Mais voulait tout de même s’assurer qu’on prendrait soin de l’aider à se remettre de ses émotions.  Il ne faisait pas plus qu’il n’en ferait pour n’importe qui d’autre, il s’investissait toujours dans ses missions même s’il supposait qu’il aurait droit à sa part de remarques grivoises quand il rentrerait à la caserne vu qu’en effet la demoiselle était vraiment très belle.
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Peu à peu, au fur et en mesure que les pas du cheval les conduisaient jusqu'à l'adresse indiquée, Matilda semblait retrouver un certain calme, bercée par les mouvements de la monture tout en restant bien en place, car maintenue soigneusement par le soldat. Les bruits de sabots résonnant régulièrement au sol la distrayaient du froid de ces rues hivernales et nocturnes, et l'apaisaient de quelque curieuse manière.
En réalité, la tranquillité apparente de la jeune fille était en grande partie due à cet inconnu qui, envers et contre tout, et même maintenant que tout était à priori terminé, s'obstinait à s'assurer de son bien-être, de sa sécurité, et de sa santé. Cela surprenait Matilda autant que ça lui faisait plaisir. Elle n'était que trop peu habituée à être l'objet de tant de bienveillance, étant une de ces jeunes filles nées dans un milieu infâme où l'on se rend bien vite compte de l'injustice de la vie et de la méchanceté des hommes. C'est ce qu'elle a toujours connu; les problèmes et l'agressivité, et uniquement une infime et ô combien exclusive touche de sympathie. Cette exclusivité venait de se présenter à elle au moment où elle s'y attendait le moins, et Matilda savourait cette gentillesse avec une timide admiration, et une reconnaissance retenue.

« Matilda », souffla-t-elle au moment où le jeune homme l'appela "Mademoiselle dont j'ignore toujours le nom", et elle releva les yeux vers lui avec ce même sourire doux qu'il venait de complimenter.
« Ce ne sont pas après mes sourires qu'ils en ont...», ajouta-t-elle avec une voix légèrement trouble, comme si elle était elle-même gênée d'admettre une telle vérité. Malgré la sincérité de la flatterie, Matilda ne put répondre autrement que par un constat qui était triste malgré lui. Bien évidemment qu'il n'était pas dans son intention d'être pessimiste ou d'insister sur les mauvais côtés des choses, mais il faut croire qu'à force de vivre dans un milieu où de tels ressentis sont omniprésents, cette tristesse constante est devenue son quotidien, et ainsi, son naturel.

Après cela, elle retrouva le silence quelques secondes. Ce moment d'hésitation lui permit néanmoins de faire une observation qui lui serait d'une grande utilité pour répondre à la question que le soldat posa par la suite. Elle avait observé son visage, une figure sereine aux traits doux et agréables. Mais ce qui attira autant l'attention que la curiosité de Matilda, ce fut l'espèce de tristesse qu'elle décela dans ses yeux et dans ses sourires réconfortants. Cette tristesse, elle la connaissait bien. Cette tristesse, c'était celle-là même qui était omniprésente dans sa tête. Elle la côtoyait, elle la connaissait très bien aussi. Elle était étonnée de voir le visage d'un soldat (un soldat que l'on avait, qui plus est, nommé "Prince") exprimer cette-même émotion, comme si naître dans l'or et la soie ne garantissaient pas une vie heureuse.
Ainsi, lorsqu'il tenta de plaisanter en lui posant la question du "quelqu'un comme lui", Matilda ne put s'empêcher de lui adresser un sourire, mais un sourire qui avait un petit quelque chose de compatissant, comme si elle était certaine de comprendre cet inconnu dont elle ne savait que si peu de chose, et qu'elle tenait à ce qu'il le sache, peu importe qu'il la prenne au sérieux ou non.

« Je parle de quelqu'un de bon, courageux, serviable, mais qui m'a pourtant l'air étrangement triste...»

Matilda eut à peine le temps de finir sa phrase, qu'elle reconnut la rue dans laquelle ils venaient de s'enfoncer. C'était la rue où elle vivait depuis maintenant quelques semaines, et à laquelle elle avait encore un peu de mal à s'habituer, tant pour sa localisation que par sa signification.
La jeune fille attendit qu'ils soient tous les deux descendus de la monture pour se retourner à nouveau vers son sauveur et de lui dire -ou plutôt, de lui proposer en haussant doucement les sourcils:
« Vous êtes blessé. Voulez-vous rentrer, histoire de vous réchauffer ? Nous avons même de quoi soigner, et on peut tout aussi bien attendre le médecin là-bas. » Mais avant de lui laisser le temps de répondre quoi que ce soit, elle ajouta, avec un brin de sourire qui cette fois, prenait une tournure plus sympathique que mélancolique: « Je vous en prie... C'est bien la seule chose que je peux faire. »
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Il n’avait pas répondu à sa supposition de sa tristesse, mais il comptait le faire une fois devant sa porte au moins, aussi il attendait juste qu’elle lui montre l’endroit où elle résidait. Il saisit mieux ses paroles sur le fait que ce n’était pas sou sourire qu’on cherchait d’elle en voyant l’enseigne du lieu. En effet, elle ne devait pas avoir une vie facile, il espérait juste qu’elle n’était pas mal à l’aise à cause de sa présence. Des fois il se demandait s’il aurait la force de caractère de ces personnes que la vie oublie où ensevelie sous les soucis, alors que d’autres comme lui ne devraient pas se plaindre. Quand elle demanda à descendre de cheval, il l’aida et la laissa glisser en le retenant pour ne pas que l’engourdissement du trajet ne lui fasse mal et la rejoignit au sol. L’étalon renâclait légèrement sous la neige et coucha  les oreilles quand un page s’avança pour en prendre la bride. Après que la jeune femme l’eut invité il hésita, non pas qu’être vu ici le dérange, les mauvaises langues sont de toutes façons au courant de tout avant tout le monde, mais il ne voulait pas indisposer la demoiselle par sa présence. Le bon sens l’emporta, et la douleur dans son épaule surtout qui le motiva à passer la porte et le battant à la suite de la jeune fille. Il avait précisé au page de surveiller l’étalon mais de ne pas le laisser manger, il risquait surtout de le mordre s’il le serait de trop à la sous gorge. Il lui précisa qu’il attendait le médecin que celui-ci ne se perde pas dans les rues et vienne sans faute, il n’oubliait pas que la blessée dans l’histoire c’était elle.

« Et bien si vous promettez de ne pas sortir de ciseaux et de fils je vous suis. »

Il l’avait dit sur un ton de plaisanterie, il n’était pas vraiment douillet, mais ces outils peuvent si facilement être empoisonnés qu’il préférait éviter de revenir au palais mourant. Sa sœur le tuerait avant  qu’il ne décède mais ce serait sans doute beaucoup plus douloureux. Il pouffa tout seul avant d’ouvrir la porte à la jeune femme pour la suivre à l’intérieur. Secouant ses bottes sur le paillasson il garda la tête baissé bien qu’il est retiré son casque. Ses yeux étaient il parait bien trop reconnaissable et il ne voulait pas vraiment attirer l’attention sur lui, aussi il suivit les pas de la jeune fille en cherchant à se fondre dans le décor. Chose qu’il parvint relativement bien étant donné que les lieux n’étaient pas encore à leur taux plein d’activité nocturnes et qu’ils purent dans une facilité relative rejoindre le salon qu’il dans lequel il pensait attendre.  Il dut cependant revoir sa notion de salon quand un lit était apparemment le seul élément de meubles à part une table et une chaise. Il essaya de ne pas trop regarder autour de lui, se disant qu’elle l’avait peut être mené dans le seul endroit qu’elle puisse appeler chez elle. Il resta un peu gauche près de la porte, conscient d’envahir un territoire qui n’était pas le sien, et n’osa pas lui porter assistance pour retirer son manteau. Par contre il se rappelait qu’elle avait parlé de soins aussi il prit la parole après avoir posé son casque sur la petite table.

« Est-ce que vous avez besoin que je vous aide à porter ou chercher de l’eau ? ou on peut attendre le médecin aussi ? Non pas que je ne crois pas dans vos talents, mais je ne voudrais pas avoir à vous retenir face au sang qui pourrait couler. Vous n’êtes pas lourde c’est juste que je ne voudrais pas que vous chutiez et vous fassiez mal… »

Il avait conscience de s’enferrer dans ses maladresses successives qui montrait bien qu’il n’était pas à l’aise dans les lieux. En vérité il n’avait jamais été dans un établissement comme celui-là. Il avait bien entendu fait ses preuves en tant qu’home dans ce domaine mais c’était son oncle qui s’était chargé de lui présenter des jeunes femmes. Et il n’avait d’ailleurs pas souvenir qu’elles fussent aussi jolie que la jeune femme, cependant ce n’était pas vraiment le moment d’avoir ce genre de pensées. Il passa une main dans ses cheveux ébouriffés et bouclés avant de rire à moitié et tenter de présenter des excuses.

« Je suis désolé, pardonnez-moi je ne suis pas le meilleur des orateurs dans ces situations-là. Reprenons voulez-vous ? Je m’appelle Nicolas, mademoiselle Matilda, et enchantez d’avoir pu me porter à votre secours.   » Il lui sourit avec bienveillance et s’inclina cérémonieusement comme si elle n’était pas moins qu’une princesse avant de se redresser son sourire perdant quelque peu de chaleur et s’obscurcissant comme plus tôt.  « Et vous avez raison pour ma tristesse, la perte de mon père me touche en effet beaucoup, puisse Aernia l’accueillir à ses côtés comme le grand Empereur qu’il fut. »

Repenser à la raison de sa présence dans la capitale le toucha plus qu’il ne put l’admettre, et il détourna son regard sur le mur. Ne rien montrer, toujours paraître, les règles strictes de ne pas se laisser aller dans l’armée comme avant dans sa vie Impériale. Il n’avait pas vraiment pu être un enfant, pourtant l’avait été bien plus que son aînée. Impératrice, il ne l’enviait pas, loin de là, elle avait la force et le courage pour porter la vie de toutes ces personnes entre ses mains. Lui, et bien était content de n’être né qu’après, ainsi il n’avait qu’à mesurer ses pas quand il était en Ambrosia. Dans sa garnison, il n’était qu’un officier comme les autres, rien de plus ou de moins, et il parvenait facilement à faire oublier son rang princier à ses camarades. Ici, l’étiquette ne se décollait pas un instant, épié à toutes heures, cette patrouille c’était bien évidemment son idée, pour échapper un peu à cette pression constante. Il se reprit rapidement avant de retrouver le sourire face à la jeune femme, ne voulant pas l’ennuyer avec des problèmes qui n’étaient rien face à ceux qu’elle avait elle peut être.

« Alors pour l’eau, comment fait-on ? »
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Lorsqu'elle crut sentir une légère hésitation de la part du jeune homme après qu'elle lui eut proposé de rentrer, Matilda haussa doucement les sourcils, quelque peu inquiète et appréhendant de se voir confrontée à un refus. Elle était si habituée à ce lieu qu'elle en avait oublié qu'il pouvait causer de la gêne à qui que ce soit. Elle aussi, lors de son arrivée ici, ne rougissait pas uniquement à cause des larmes. Les bordels ont beau être des lieux de plaisance et de fréquentation, ils ont leurs réputations, et les prostituées aussi. Au fond, Matilda avait finit par s'y faire. Elle y vivait et y recevait les clients que l'on lui imposait; même si elle n'avait pas su s'y habituer, elle s'était faite une raison et acceptait silencieusement tout ce que l'on lui exigeait. C'est le besoin de survivre qui l'aidait à surmonter la honte et tout ce qu'il s'y rapproche; elle ne pleurait plus, tout simplement parce qu'elle réalisait qu'au moins, elle était en vie. Respirer et voir le jour, c'est tout ce qui comptait encore à ses magnifiques yeux emplis d'horreurs.

Et puis, finalement, il avait accepté. Le soulagement fut tel que malgré son état, Matilda ne put retenir un brin de sourire, heureuse de pouvoir aider son bienfaiteur, mais aussi de ne pas avoir perdu la face cette fois-ci. Elle ne répondit rien à sa plaisanterie, mais le sourire sur ses lèvres parlait pour elle, et c'était plus que suffisant.
Ne s'attardant pas d'avantage dehors dans cette nuit et ce froid, elle conduit le jeune homme à l'intérieur. Elle ne le prit pas par la main comme les filles d'ici avaient l'habitude de le faire, et elle se contentait simplement de se retourner de temps à autre pour s'assurer qu'il la suivait toujours. D'ailleurs, au fur et en mesure de sa marche, Matilda se sentit comme troublée par une douleur dans son dos; il ne serait pas étonnant qu'il s'agisse là des répercussions du choc qu'elle avait subi au moment où l'un des hommes l'avait balancée contre le mur. Elle ne devait pas avoir quelque chose de cassé (elle n'aurait pas été capable de marcher si c'était le cas), mais un de ses muscles devait avoir subi quelque engourdissement fort dérangeant.
Cependant, aux yeux de la jeune fille, le véritable blessé, c'était ce jeune homme venu à son secours. Alors elle ne dit rien, et se contenta de le mener à sa chambre où, au moins, elle savait qu'ils seraient tranquilles en attendant la venue du médecin.

La chambre de Matilda était très simple, comme celle de toutes les autres filles. Au fond, il n'y avait là que le nécessaire pour s'adonner aux occupations qu'elle exerçait; il y avait un lit, et c'était bien le principal. Du reste, il y avait quelques meubles simples et abîmés qui étaient là plus pour combler le vide de la pièce que pour être utilisés. Elle n'avait pas grand chose à y ranger de toute manière.
Une fois à l'intérieur de cette chambre, Matilda remarqua que le jeune homme n'osait pas réellement rentrer et s'installer. Elle ne se posa pas d'avantage de questions à ce sujet, ne comprenant sûrement pas qu'il faisait cela par galante politesse. Alors elle lui adressa un léger signe de la tête, accompagné d'un signe de la main, et elle l'invita à rentrer et à prendre place sur la chaise. Dans un autre jour, elle aurait pu lui proposer le lit, mais là, elle en était incapable. Son lit était bien la seule chose qui lui appartenait vraiment, et en vue de ce qu'il s'était passé ce soir, elle aurait éclaté en sanglots si jamais le moindre homme avait été amené à s'approcher de ce territoire qu'était le sien. En attendant, laissons se reposer les nerfs à vif...

Matilda écouta son sauveteur lui proposer son aide une fois de plus, et elle était toujours aussi étonnée par un tel élan de gentillesse. À croire qu'il cherchait précisément à lui faire plaisir, même si en réalité, il faisait simplement son devoir avec le cœur sur la main. Elle n'eut d'ailleurs pas le temps de répondre quoi que ce soit qu'il rattrapa sa charmante maladresse en s'excusant, et en se présentant enfin. Il mentionna son père, aussi. Ce à quoi Matilda répondit par une expression douce, presque mélancolique, en allant s'asseoir sur son lit.

« Alors vous êtes vraiment un Prince...» souffla-t-elle en baissant les yeux, relativement sereine malgré la gêne qu'elle pouvait laisser sous-entendre. Mais elle releva bien vite le regard et reprit, toujours de sa voix jeune, tendre, et surtout subtilement triste : « Je suis désolée pour votre père. Moi aussi j'ai perdu ma mère... y'a presque deux ans je crois. Mon père, je ne l'ai jamais connu, mais c'est pas bien grave. »

Elle avait tout naturellement entendu parler de la mort de l'Empereur. Ambrosia était en deuil, mais pas ses citoyens. Après tout, elle comme tous les autres, elle ne le connaissait pas, cet empereur. Ce qu'il y avait là, ce n'était pas un Prince, c'était un fils ayant perdu son père sous les yeux d'une fille ayant perdu sa mère.
Matilda détailla le regard de celui dont elle connaissait à présent le prénom -Nicolas. Elle pencha doucement la tête sur le côté, sans que ses yeux ne quittent ceux du jeune homme, d'une teinte bleutée qu'il ne lui avait encore jamais été donnée de voir. Une beauté certaine se dessinait dans ses traits mélancoliques -une tendresse rare qui, associée à la bienveillance qu'elle lui connaissait, avait de quoi la faire se poser bien des questions. Tomber sur une telle personne était comme un rêve -un rêve auquel elle avait du mal à croire, elle qui vivait dans la plus sombre des réalités, et pourtant, un rêve si évident qu'elle pouvait le sentir coller à sa peau, et battre dans son cœur. Au fond, ils n'étaient pas si différents, ces malheureux enfants...

Puis, la question de l'eau resurgit, tirant Matilda de ses pensées divergentes. Aussitôt, elle se releva en douceur, et elle répondit après avoir pris quelques secondes pour réfléchir :
« Venez avec moi. Je vais vous montrer où est l'eau, et vous m'aiderez si votre bras vous le permet. »
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